Le secrétaire d'État aux transports a proposé le 4 juin un dispositif pour lutter contre les embouteillages. Son idée : ouvrir les bandes d'arrêt d'urgence aux taxis et aux transports en commun.
Mercredi 4 juin, Frédéric Cuvillier, le secrétaire d'État aux transports, a lancé le débat sur les bandes d'arrêt d'urgence sur RTL. Selon lui, celles-ci seraient mal utilisées alors qu'elles pourraient, si elles l'étaient à bon escient, décongestionner la circulation.
Un système déjà expérimenté
À noter que cette mesure a d'ores et déjà été mise en application, notamment depuis 2007 sur une partie de l'A48 à Grenoble, où elle vient d'ailleurs d'être étendue. De même, ce système est également présent sur l'embranchement entre l'A86 et l'A4 en Île-de-France. Reste que pour fonctionner correctement, ce dispositif nécessite des aménagements spécifiques, comme le renforcement de la bande de roulement, des panneaux de signalisation adaptés et des caméras de surveillance.
La proposition de Frédéric Cuvillier n'a cependant pas rencontré le succès escompté auprès des associations. Le directeur de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, a ainsi souligné que de véritables mesures – et pas des "mesurettes" – devaient être appliquées, en augmentant notamment les routes pour répondre au nombre grandissant de voitures.
Quid de la sécurité ?
De son côté, l'association Prévention routière a mis en évidence les dangers pour la sécurité, en rappelant que cette bande sert à faciliter l'accès des secours. En outre, cette dernière se demande si le fait d'ouvrir une voie ne va pas pousser les conducteurs à dépasser les limitations de vitesse et ainsi augmenter les accidents. Un phénomène qui serait alors fâcheux sachant que le gouvernement s'est donné pour objectif de faire tomber le nombre de tués sur la route à moins de 2 000 d'ici à 2020, contre 3 268 en 2013.
Néanmoins, la Prévention routière admet que dans les villes où le dispositif a été mis en place, les bouchons et le temps de trajet en transports en commun ont diminué. Mais pour rendre possible l'extension d'un tel système, l'aménagement des voies est indispensable, tout comme le suivi et l'évaluation des bienfaits relatifs.