La proposition de Vincent Peillon de réduire les vacances scolaires d'été à six semaines a donné lieu à de vives réactions politiques mais aussi à quelques interrogations de la part des professionnels. Mais qu'est-ce qu'une telle mise en œuvre changerait concrètement ?
Alors que le débat sur la refondation de l'école bat toujours son plein, le ministre de l'éducation Vincent Peillon a fait savoir sur BFMTV que les vacances d'été pourraient prochainement passer à 6 semaines et leur zonage à deux zones. Il a par ailleurs indiqué qu'il se laissait jusqu'à 2015 pour mettre en application ce projet. Mais quels seraient les conséquences d'un tel changement en France ?
Réorganiser le baccalauréat
Réduire les vacances scolaires d'été à six semaines impliquerait, comme Vincent Peillon l'a précisé, de revoir les examens et notamment le fameux baccalauréat, qui devra être organisé plus tard. Ainsi, les locaux de la première zone seraient occupés jusqu'à fin juin avec une fin de vacances prévue à la mi-août tandis que ceux de la seconde zone resteraient ouverts jusqu'au 15 juillet pour une fin de vacances à la fin du mois d'août.
Mais cette option ne fait pas l'unanimité auprès du syndicat des professeurs Snes-FSU. Celui-ci souligne en effet que les élèves qui passeraient leur bac la semaine du 15 juillet et qui seraient par ailleurs contraints de commencer leur BTS ou leur prépa dans l'autre zone le 15 août auraient peu de vacances. Mais cela ne s'arrête pas là puisque les académies devraient également créer deux fois plus de sujets dans la mesure où les deux zones passeraient des épreuves différentes. Même si cela ne pose pas véritablement de problème – il faut savoir qu'il y avait auparavant un sujet par académie -, plus il y a de sujets en circulation, plus les risques de fraudes sont importants.
Un projet qui pourrait handicaper certaines familles
De même, les enfants des familles ayant prévu de déménager au cours de l'été entre deux zones verront leurs vacances passer de six à quatre semaines, du 15 juillet au 15 août. En outre, compte tenu du fait que de nombreuses entreprises obligent leurs salariés à poser leurs congés en août, certains employés n'auront donc que deux semaines de vacances possibles avec leurs enfants.
Un impact sur le tourisme
Évidemment, un tel changement ne serait pas sans conséquence sur le tourisme, qui représente aujourd'hui 78,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 7 % du PIB. D'une manière générale, la perspective d'un zonage des vacances d'été a bien été accueillie par le secteur. Ce projet permettrait en effet de limiter la concentration touristique sur une période donnée et règlerait de nombreux problèmes, notamment au niveau des transports (embouteillages sur es grands axes, etc.), ce dont se félicite la Sécurité routière.
Toutefois, les professionnels pointent la réduction de huit à six semaines, qui aura entre autres pour effet une augmentation des prix des offres de vacances. Par exemple, il faut savoir que les tarifs de la première quinzaine d'août sont en moyenne 25 % plus chers que ceux de la première quinzaine de juillet.
Exit les problèmes de garde d'enfants pour les parents
Une réduction des vacances d'été entrainerait aussi la fin des séjours "forcés" chez les grands parents au moment où les parents ont repris leur travail. Ce qui pourrait ainsi laisser davantage de temps aux séniors pour partir en vacances en amoureux.
Sources : BFMTV, Le Monde