Cette année, le nombre de requins aperçus au large des côtes françaises est exceptionnel depuis que les observations ont commencé, en 1997. Depuis Les Dents de la Mer, le requin est la bête noire du baigneur, la crainte de la mère de famille, l'outil de sélection des plages des vacanciers. Pour les Français, le choix était plutôt simple : Méditerranée ou Atlantique, là où les requins ne nagent pas. A priori.
Il y a un an, quasiment jour pour jour, une carcasse de requin était retrouvée près de Cannes. Les restes de l'animal étaient si abimés que l'espèce exacte n'a pas été déterminée. Cependant, la bête mesurait pas loin de 4 mètres de long. À quelques jours d'intervalle, deux vacanciers, partis pêcher à 300 mètres au large de Saint-Tropez, sont tombés nez-à-nez avec un requin blanc, d'après le journal Var-Matin.
Des requins au large de le Bretagne et dans la Méditerranée
Depuis quelques mois, de nombreux spécimens sont aperçus par les vacanciers sur les côtes bretonnes. Le requin en question est appelé requin-pèlerin. Il mesure une dizaine de mètres pour un poids pouvant atteindre les 5 tonnes. Mais rassurez-vous, ce monstre marin est inoffensif : il ne se nourrit que de poissons, plancton et œufs. Très reconnaissable à sa couleur brune et son dos plat, si vous allez en Bretagne, dans le Finistère Sud vers l'archipel des Glénan, vous pourriez bien le croiser.
Si vous préférez vous baigner plus au sud, sachez que de nombreux requins-taupe communs ont été observés dans le Golfe de Gascogne. Ce spécimen, aussi appelé "maraîche", n'est pas non plus dangereux pour l'Homme : il se nourrit de poissons, souvent plus petits que lui...
En revanche, le requin marteau, qui mesure entre 5 à 6 mètres, est potentiellement dangereux. Il se nourrit de poissons osseux et d'autres squales, c'est pourquoi il peut, lui aussi, devenir un prédateur pour l'homme, bien qu'il mette beaucoup de temps avant de se décider à attaquer. Avec le réchauffement climatique, certains spécimens de requins-marteau s'engagent dans la Méditerranée depuis le canal de Suez, ainsi que dans la Mer Rouge.
Enfin on peut également croiser le requin blanc, évidemment. Ce squale fascinant fait la Une à chaque apparition, certainement à tort. En effet, dans le monde entier il y a moins de 10 attaques mortelles de requins blancs par an. Les méduses, elles, tuent en moyenne 100 personnes par an et les moustiques davantage encore. Ainsi, si l'on peut croiser des requins blancs au large des côtes françaises, cela reste exceptionnel. Leurs endroits privilégiés sont les côtes australiennes, celles d'Afrique du Sud ainsi que les littoraux de Floride.
Les plus beaux sites sont aussi les plus dangereux
Malgré sa réputation de tueur de sang froid, le requin blanc n'est pas le plus dangereux des requins, bien qu'il soit certainement le plus gros, après le requin-baleine. Le plus dangereux serait en effet le requin tigre. Son agressivité est plus assumée que celle du blanc : si ce dernier procède par "morsures d'exploration" afin de jauger le danger que représente sa proie potentielle, le requin-tigre lui attaque délibérément.
Otaries, cachalots ou baigneurs, rien ne l'arrête et c'est précisément ce qui le rend si dangereux. Son habitat de prédilection est la mer tropicale : les Caraïbes, l'Océan Indien et les Îles du Pacifique. Aussi, si vous vous envolez pour les îles paradisiaques cet été, mieux vaut ne pas nager trop loin, car les requins ont tendance à se rapprocher des côtes.
Enfin, le requin bouledogue, qui doit son nom à son nez écrasé, est souvent classé parmi les plus dangereux des requins. Très présent au large de l'Australie, de la Réunion ou encore des États-Unis, il a la particularité de s'adapter aux différentes eaux, salines ou douces. Amateur des courants boueux, il peut remonter les fleuves comme le Mississipi, le Saint-Laurent ou l'Amazone, avant de retourner dans l'Océan. Un groupe occupe sans cesse le lac Nicaragua. Ces 8 dernières semaines, une douzaine de spécimens a été pêchée au large de la Réunion.
Cependant, il faut garder en tête que, malgré leur réputation, les requins, quels qu'ils soient, font bien moins de morts que les éléphants, les moustiques, les abeilles ou les méduses. Même notre quotidien est plus dangereux si l'on observe le nombre de décès annuels dû à la cigarette, aux accidents de route ou aux suicides.