La varicelle continue à se répandre en France métropolitaine. Cette infection virale, souvent infantile et touchant majoritairement les enfants de 2 à 15 ans fait partie de la famille des herpès. On estime que 600 000 à 700 000 personnes en sont touchées chaque année, dont une vingtaine décède. Si la varicelle est quasiment inoffensive pour l'enfant, elle peut entrainer de nombreuses complications chez l'adulte. Ainsi, de nombreux parents "se revendent" le virus.
Selon le réseau Sentinelles, 14 foyers ont été identifiés il y a 2 semaines (du 29 avril au 5 mai), soit 3 de plus que la semaine précédente. Certaines régions sont plus touchées que d'autres, comme Provence-Alpes Cotes d'Azur, où la moyenne des personnes touchées est de 104 pour 100 000 habitants. On observe cependant une légère baisse puisqu'elle était la semaine précédente à 127 personnes touchées pour 100 000 habitants. Cependant, le taux d'incidence national sur ces 3 dernières semaines ne fait qu'augmenter, passant de 37 touchés à 41, pour 100 000 habitants.
Qu'est ce que la varicelle ?
La varicelle est une infection, causée par le virus Varicelle-Zona. Ce dernier provoque de nombreux petits boutons sur tout le corps du malade, et une importante démangeaison. La période de contagion commence 24 à 48 h avant l'apparition des premières rougeurs et d'une fièvre modérée (environ 38°C). C'est pourquoi il est très difficile de prévenir la varicelle.
De plus, cette maladie est excessivement contagieuse : il suffit d'un simple contact avec une personne malade pour contracter le virus. Aussi, de nombreux parents, désirant que leur enfant attrape la varicelle le plus tôt possible pour leur épargner les risques de complication à l'âge adulte, organisent des rassemblements, mêlant enfants sains et enfants infectés.
Le trafic de virus ou Pox Party
En 2011, CBS 5 s'inquiétait d'une nouvelle mode qui faisait fureur aux Etats-Unis : le trafic de la varicelle. En effet, pour que leurs enfants attrapent vite le virus, certains parents mettaient dans la même pièce des contaminés avec des enfants encore sains. De cette manière, les enfants attrapaient la maladie "de facon naturelle", explique une mère de famille. Tout était partie d'une groupe Facebook intitulé "Find A Pox Party Near You" (trouvez une fête de la varicelle près de chez vous).
La mode est allée encore plus loin puisque certains parents proposaient même de vendre des doudous, sucettes et autres objets contaminés par des enfants malades. Aussi, on pouvait lire, sur la page Facebook dédiée à ce trafic, des messages comme "j'ai reçu mon colis de varicelle" ou encore "il y avait deux sucettes et un crachat". Eh oui, certains parents vendaient la salive infectée de leurs enfants et les faisaient transiter par la poste à travers les différents Etats d'Amérique.
Faire voyager des virus est un délit fédéral très grave et lourdement condamné. Aussi, le détenteur de la page Facebook s'est empressé de le stipuler, afin de ne pas être tenu pour responsable, d'une part, mais surtout pour que ce type de messages publics cesse. Cependant, certains journalistes pensent qu'il ne s'agit là que du sommet de l'iceberg et que d'autres trafics de maladies infantiles existent, un peu partout dans le monde.
Conséquences et complications
Chez l'enfant, dans la majorité des cas, la varicelle est bénigne et ne fait pas de cicatrice. Cependant, s'il se gratte, des complications peuvent survenir : la plus répandue est une infection des plaies par une bactérie (surinfection bactérienne). Elle est en général sans gravité.
Chez l'adulte, des complications peuvent survenir, surtout les personnes âgées, ou toute personne ayant le système immunitaire affaibli. Tout d'abord, les démangeaisons provoqueront chez l'adulte les mêmes infections que chez l'enfant, et des cicatrices disgracieuses. Chez certains adultes, il a parfois été constaté de fortes fièvres (40°C), des toux ou des problèmes respiratoires. D'autres, dont l'organisme était plus faible, ont développé des hémorragies et nécroses, la varicelle s'étendant à certains organes. Bien que ces cas soient extrêmes, ces risques existent.
Si la femme enceinte a attrapé la varicelle dans les 5 premiers mois de grossesse, le virus risque d'atteindre le fœtus, en danger de certaines malformations (1 à 2 % des cas). Si la future maman a attrapé le virus juste avant l'accouchement, le nouveau né peut être atteint d'une forme de varicelle plus sévère, dont les conséquences peuvent être tragiques.
Traitements et vaccins
En principe, la varicelle dure une à deux semaines et se termine d'elle-même, le temps que les cloques se dessèchent. Le vaccin contre la varicelle fait partie des essentiels à faire à son enfant. Il permet, si ce n'est d'éviter la maladie, d'en limiter les symptômes. Cependant, les autorités de santé ont limité sa propagation, de peur que le virus ne mute et devienne plus dangereux. Sans vaccination, 9 enfants de moins de 10 ans sur 10 seraient touchés.
Avant de prendre des médicaments, la personne atteinte de varicelle doit observer quelques conseils. Tout d'abord, évitez de vous gratter ou de frotter les zones qui vous démangent. Aussi, coupez-vous les ongles courts afin de ne pas abimer la peau. Pour la même raison, évitez de porter des vêtements qui irriteraient la peau, comme des vêtements en laine, des bracelets, des colliers ou autres accessoires qui risqueraient d'endommager la peau infectée. Enfin, prenez des bains tièdes pour que la peau trempe, avec peu de savon pour ne pas l'irriter, et rincez-vous bien.
Allez voir votre médecin dès les premiers symptômes : des antiviraux seront prescrits à l'adulte et à l'adolescent. Vous pouvez aussi voir avec votre généraliste les crèmes qui sont conseillées, mais ne tombez pas dans l'automédication : certains médicaments pris avec la varicelle peuvent provoquer de lourdes complications, comme l'aspirine, associé au syndrome de Reyes, ou encore l'ibuprofène associé a des infections plus graves. De plus, le talc comme certaines pommades non indiquées risqueraient de provoquer une macération, propice à de graves complications, rappelle le site l'Internaute.
Après le traitement
Toute personne ayant déjà contracté le virus est immunisé à vie. Néanmoins, ce dernier ne disparait pas : il se loge le long des nerfs, où le système immunitaire ne peut agir. De temps en temps, il se réveille, et migre le long des nerfs, provoquant des douleurs peu supportables. Il peut se manifester n'importe où (jambe, bras..).