Avec un taux de chômage très fort ces derniers temps, les personnes en quête d’emploi ne manquent pas d’idées pour se faire remarquer. La plus récente initiative vient du Danemark où des chômeurs s’exposent en vitrine. Bien que cela semble extrême à première vue, l’initiative fonctionne et attire plus d’un curieux. Sur la toile aussi certains internautes culottés n’hésitent pas à faire le buzz pour provoquer le destin. L’audace et l’originalité sont-elles nécessaires aujourd’hui pour se garantir un emploi ?
Si lors d’une promenade au détour d’une rue dans la capitale danoise vous apercevez des hommes dans une vitrine : ne vous inquiétez pas, c’est normal. Une agence a eu l’idée insolite d’exposer des chômeurs dans ces vitrines.
Tels des mannequins, les chômeurs sont visibles par tous à travers la vitre de l’agence "Reputation Copenhagen". Derrière ce projet peu ordinaire se cache un syndicat, qui déplore le pourcentage de jeunes diplômés toujours sans emploi un an après la fin de leurs études (41 % au Danemark). Avec près de 7,6 % de chômage au Danemark, l’agence espère attirer les employeurs.
De l’exposition et de l’audace
En général le déroulement est simple pour les mannequins-chômeurs, ils ont deux jours pour "s’exposer". Derrière la vitre et vêtus d’un habit de travail, ils ne sont pas inactifs. Comme s’ils étaient chez eux, ils s’affairent à l’envoi de CV et lettre de motivation devant un bureau tout en attirant les yeux d’un futur recruteur.
Aux côtés du chômeur se trouve une pancarte géante où sont visibles ses compétences et qualifications. Même s’ils ont l’air "de singe en cage" comme l’ironise l’un des chômeurs très qualifié, Hannibal, qui participe à ce projet. Il était "prêt à faire n’importe quoi pour avoir un emploi". Et cette initiative a l’air de plutôt bien fonctionner. En effet la localisation de l’agence est plutôt propice puisqu’elle se situe dans le quartier d’affaire de Copenhague. Lancée fin Avril, déjà 15 chômeurs se sont prêtés au jeu dont trois ont déjà trouvé un employeur.
Si un employeur potentiel est intéressé, il peut ensuite décider de le contacter de deux manières. Soit en scannant le QR-code visible sur sa pancarte via son smartphone ou bien en allant le rencontrer directement en entrant dans l’agence.
La toile internet pour être sous les projecteurs
L’audace et l’originalité semble être un nouveau critère pour trouver un recruteur. Internet comporte un grand nombre d’initiatives insolites de chômeurs. CV atypiques, vidéos parodiques, sites audacieux… De nombreuses curiosités font leurs apparitions depuis quelques années.
Dernièrement le buzz efficace était de parodier les sites web connus, Amazon, Facebook, ou encore le site de Pôle Emploi… Et la formule semble fonctionner, le support copié étant connu de tous, il est apprécié pour son originalité. D’autant plus qu’Internet favorise le partage avec les réseaux sociaux permettant à certains profils de faire le tour du globe.
Ce fut le cas au début de l’année pour Phillipe Dubost, son CV se présentait comme une page de présentation d’un produit sur le site de ventes en ligne Amazon, sauf que le produit c’était lui. Pour l’heure, il est affiché "produit indisponible", on imagine donc que le buzz généré a eu son effet. Dans une même idée, on peut trouver des CV reprenant des réseaux sociaux, comme Facebook, un site tellement ressemblant au réseau social qu’on s’y croirait.
Ce sont aussi les adresses des sites qui jouent sur la curiosité. Petit exemple avec adopteunstagiaire.me, ce CV numérique reprenant l’adresse du célèbre site de rencontre. Et l’audace ne s’arrête pas là dans les adresses cocasses, certains n’hésitant pas à jouer sur la curiosité. L’année dernière le site internet Jesuisbonne.fr avait fait parler de lui. Le projet venait d’un couple d’étudiants qui s’exhibait pour chercher un stage dans le web. L’internaute devait ensuite déshabiller les personnes avant de voir leurs compétences.
Se vendre comme un produit, est-ce si efficace ?
L’image de soi est donc essentielle, et sortir du lot devient important surtout en cette période où le chômage en France bat des records. Mais attention à ne pas créer un mauvais buzz. Pour certains l’expérience ne fonctionne pas toujours.
Ce fut le cas en 2009 pour Isabelle Moreau qui avait fait un CV sous la forme d’une vidéo où elle chantait ses compétences. Comme le relate Slate.fr, si elle a réussi à faire parler d’elle le but premier de sa vidéo n’a pas aboutie. Sa démarche lui ayant surtout apportée "des moqueries et quelques encouragements".
Pour l’heure on conseillera donc plutôt de ne pas pousser la chansonnette en vidéo, mais plutôt d’être visible et de soigner son image sur Internet. Et pour ce faire les réseaux professionnels sur la toile ne manquent pas (LinkedIn, Viadeo ou Twitter).
Sources : Lepoint ; Slate ; Huffington Post