Imaginez un monde où les emballages ne seraient plus qu'un lointain souvenir. L'idée peut faire rêver mais pas seulement : un projet scientifique – nom de code Wikicell – ambitionne de repenser les emballages en les rendant comestibles.
Des emballages qui se mangent
C'est un fait : 32% de nos ordures ménagères sont relatifs aux emballages. En 40 ans, nos déchets ont doublé pour atteindre aujourd'hui 590 kilos par personne par an. Au Laboratoire, "lieu d'art et de design aux frontières de la science", son fondateur David Edwards, professeur à Harvard et membre des académies nationales de technologie, a cherché à mimer la nature pour développer les Wikicells. Après avoir observé l'enveloppe du grain de raisin, de l'œuf ou encore de la noix de coco, il a reproduit ce processus de rempart naturel contre l'humidité en façonnant des bouchées de fromage, de yaourt, de glace ou encore de cocktail. Une mince couche externe permet ainsi de sauvegarder les aliments comme s'ils étaient emballés. Avant dégustation, il suffit simplement de laver la pellicule extérieure. Avec une telle révolution, exit, donc, les sempiternels conditionnements en plastique et en aluminium.
Les avantages des Wikicells
Outre le fait de réduire drastiquement l'usage abusif des emballages grâce à leur vertu biodégradable, les Wikicells pourraient permettre des économies importantes : les emballages représentent actuellement près de 20% du coût du produit fini. Selon David Edwards, les particules utilisées pour composer les membranes externes des aliments seraient par ailleurs peu onéreuses. Enfin, l'éventail de possibilités offert en termes de créations gastronomiques est presque sans limite.
Des obstacles à franchir
Mais avant de parler de révolution, reste encore quelques barrières à contourner avant d'espérer voir un jour ce procédé débarquer dans nos rayons. Parmi ces entraves : les habitudes de consommation, la question de l'hygiène mais aussi celle de la logistique à adopter pour les ventes en hypermarché ou encore dans la restauration rapide. À ce jour David Edwards est en discussion avec de nombreux industriels pour une éventuelle collaboration.
À noter que le Laboratoire offre la possibilité à ceux qui le souhaitent de goûter les Wikicells dès 2013, en se rendant directement au Laboratoire.