Mercredi, Microsoft a fait savoir qu'il mettrait à disposition gratuitement son système d'exploitation mobile pour les fabricants d'écrans de moins de neuf pouces. Une logique pour le moins étonnante qui change de la stratégie habituellement appliquée par la firme de Redmond.
Du nouveau du côté de Microsoft : le géant de l'informatique a fait savoir mercredi qu'il s'apprêtait à fournir gratuitement son système d'exploitation aux fabricants de smartphones et de petites tablettes (moins de neuf pouces). Grâce à cette stratégie, annoncée à l'occasion de sa conférence annuelle de San Francisco, la firme de Redmond espère mieux s'introduire sur le marché mobile, en plein boom. Objectif : atteindre une nouvelle clientèle utilisant des appareils mobiles sous Windows, en vue d'attirer davantage de clients pour ses services dématérialisés (Skype, Office, etc.).
Jusqu'à aujourd'hui, Microsoft faisait payer aux constructeurs de téléphones et tablettes pour l'usage de ses différentes versions de Windows. Autrement dit une logique identique à celle qui faisait son succès avec les ordinateurs. Résultat, les constructeurs devaient intégrés le coût du système d'exploitation dans le prix de leur appareil. Cependant, ce modèle n'est plus valable depuis l'arrivée du système gratuit Android de Google pour smartphones et tablettes. D'autant plus que pas moins de 75 % des smartphones vendus en 2013 en étaient équipés, contre 3 % (smartphones) et 2 % (tablettes) pour Windows, d'après une étude réalisée par le cabinet d'études Gartner.
Contrecarrer le succès d'Android
Le choix de Microsoft d'offrir gratuitement Windows pour un certain nombre d'appareils bouscule fortement les principes voulus par son fondateur Bill Gates, pour qui les logiciels devaient nécessairement être payants. Néanmoins, cette logique qui a été très profitable au cours des quatre dernières décennies est révolue ou presque. D'ailleurs, les experts financiers jugent qu'un tel tournant est un choix judicieux face au succès indiscutable du système gratuit Android.
À noter que ce changement de cap se produit quelques jours après la présentation par le nouveau directeur général du groupe, Satya Nadella, des nouvelles versions de Word, PowerPoint et Excel pour iPad. Un autre indice révélant la volonté de Microsoft de se pencher sur de nouvelles parts de marché pour ses services dématérialisés.