5 idées reçues sur l'intelligence
Publié leLes neurones diminuent dès 20 ans
Faux. Domaine de recherche relativement récent, les neurosciences ont établi que l'hippocampe est le siège de la création de nouveaux neurones : la neurogenèse. Ces neurones, créés tout au long de notre vie adulte, permettraient de remplacer les quelques 10 000 que nous perdrions quotidiennement.
Vers l'âge de 65 ans, tous les neurones présents à la naissance (environ 100 milliards) auraient été remplacés. La lente diminution des neurones à partir de cet âge et de nos capacités est liée, comme tout au long de notre existence, à notre style de vie. Les activités physiques et cérébrales favoriseraient la plasticité du cerveau. La déprime, le stress, la solitude, les psychotropes... pourraient affecter en revanche le nombre de nos neurones.
L'intelligence est liée à la taille du cerveau
Vrai et Faux. La taille du cerveau, contrairement à la théorie du médecin anthropologue français Paul Broca dans les années 1850, n'a aucun rapport avec le niveau d'intelligence d'un individu. La taille a tout de même son importance car un gros cerveau permet d'accueillir un plus grand nombre de neurones. Mais pas que puisque la baleine blanche a un cerveau bien plus gros que celui de l'homme.
Ce qui importe en fait, ce serait l'allométrie ou la proportionnalité entre la taille du cerveau et celle du corps. Plus elle est élevée, comme chez l'homme, plus les capacités cognitives sont développées. Chez les animaux, ce sont les dauphins, les requins ou encore les perroquets qui ont l'allométrie la plus élevée.
Autres facteurs qui influent sur l'intelligence de l'homme par rapport aux animaux : la longévité du développement extra-utérin du cerveau (6 ans), sa plasticité et surtout l'organisation des connexions entre les neurones.
L'intelligence est génétique
Vrai et Faux. Le débat entre la part d'acquis et celle d'inné n'est pas encore résolu. Les innéistes continuent siècles après siècles de s'opposer notamment à la théorie de nombreux neurophysiologues et généticiens. Ces derniers affirment que l'intelligence se développe essentiellement avec le milieu, les interactions avec les autres, la curiosité... La stimulation, dès la naissance, serait également primordiale pour éveiller les capacités cognitives des individus.
De nombreuses études ont démontré que certains gènes étaient spécifiquement impliqués dans l'organisation du cerveau ; par contre, la façon dont ces gènes conditionnent l'intelligence humaine et leur nombre restent pour l'instant un mystère. Concept flou très controversé, l'intelligence n'a pas fini d'opposer philosophes et scientifiques concernant la proportion due aux caractères innés et celle aux caractères acquis.
L'alcool détruit les neurones
Vrai. L'alcool, consommé de façon immodérée (binge drinking ou biture express), abîme le cerveau en détruisant des neurones. Ces altérations cérébrales se produisent d'autant plus que la vitesse de surconsommation d'alcool est rapide et qu'elle se reproduit.
Le directeur du Groupe de recherche sur l'alcool et les pharmacodépendances à l'université de Picardie nous apprend que "l'alcool tue 2 à 3 fois plus de neurones dans le cerveau adolescent que dans le cerveau adulte". Selon un rapport récent du Département de la communication de l'Union Européenne, plus de 30% des 15-24 ans pratiquent le binge drinking au moins une fois par semaine, soit environ 7 verres d'alcool en moins de 2 heures.
La consommation d'alcool ou l'ivresse épisodique pour une mère enceinte peut être également très préjudiciable pour le fœtus. Cela augmente les risques de handicaps (retards de croissance, atteintes du système nerveux, anomalies faciales...). L'Académie Nationale de Médecine recommande de s'abstenir de boire toute boisson alcoolisée pendant cette période et même avant la conception et pendant l'allaitement. Aucune étude scientifique ne déterminant pour l'instant de consommation maximale en lien avec ces risques, le principe de sécurité prévaut.
On utilise seulement 10% de notre cerveau
Faux. Notre cerveau est utilisé à 100% mais on pourrait, selon une étude américaine de l'Université de Penn State, augmenter la densité de notre matière grise (neurones) et l'intégrité de notre matière blanche (fibres nerveuses). Comment ? En apprenant une nouvelle langue par exemple.
La qualité du cerveau peut être améliorée à tout âge avec la pratique régulière d'activités diversifiées et d'apprentissages : lecture, sport, travaux manuels, discussion, jeux de société...