2012 : températures record, phénomènes extrêmes… le bilan
Publié le - Mis à jour leLe "réchauffement climatique" est un thème abordé sans relâche, devenant une sorte de réponse à tout lorsqu'il s'agit d'écologie. Néanmoins, ce fameux réchauffement passe-partout cache derrière lui des réalités non pas écologiques mais environnementales, qui semblent de plus en plus inquiétantes. Selon Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM, certains signes climatiques doivent dorénavant être pris très au sérieux, car 2012 a été rythmé par des phénomènes "extrêmes", mais surtout jamais vus, et qui sont tous liés les uns aux autres.
Le nouveau rapport 2013 de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) confirme que 2012 se situe bien parmi les dix années les plus chaudes depuis 1850. Depuis 2001, la température ne fait qu'augmenter, si bien que les années 2001-2012 se retrouvent toutes dans les années les plus chaudes jamais observées.
Des températures record en 2012
Pour la 27e année consécutive, la température moyenne à la surface du globe est au dessus de la température "normale", à savoir la température moyenne entre 1961 et 1990. Pourtant, début 2012, le phénomène la Niña, censé refroidir la planète, n'a pas réussi à déclasser 2012 du palmarès des années les plus chaudes. La Niña est un phénomène météorologique mal connu et mal compris, qui se traduit par des températures anormalement basses à la surface de la mer. Selon M. Jarraud, ainsi que la plupart des spécialistes et climatologues du monde, les vrais responsables du réchauffement sont les gaz à effet de serre non contrôlés.
Les gaz à effet de serre : une présence nécessaire mais néfaste
Certains prétendent que le réchauffement climatique serait un fait naturel, dû aux variations du soleil. Or la quantité d'énergie qu'il envoie à la Terre est quasiment constante depuis…. 1750 ! De plus, s'il était responsable de ce réchauffement, la chaleur aurait augmenté de la même manière dans chacune des couches de l'atmosphère. Or, les scientifiques ont observé que la température n'a grimpé que dans la première couche, soit celle dans laquelle nous vivons. En d'autres termes, ces 10 dernières années sont les plus chaudes à cause de l'Homme.
En effet, les endroits les plus chauds se situent surtout en Amérique du Nord, en Europe méridionale, dans quelques zones du nord de l'Afrique, et du sud de l'Amérique. Ces gaz à effet de serre, créés chaque jour, viennent de l'industrie, des transports, de l'agriculture, et d'autres secteurs économiques. Les gaz à effet de serre naturels maintiennent la Terre à une température 30°C supérieure à ce qu'elle serait sans eux. Autrement dit, ils sont nécessaires. Le problème est leur multiplication, qui contribue au réchauffement toujours plus important du globe.
Du réchauffement aux inondations
Les conséquences sur la banquise sont immédiates : elle fond de plus en plus vite. Aussi, la calotte glacière du Groenland, qui fond naturellement d'environ 50 % pendant l'été, a quasiment entièrement fondu. En effet, du fait de fortes chaleurs en 2012, elle a fondu à 97 % d'après les estimations, soit la fonte la plus importante depuis qu'on observe cette calotte, depuis 34 ans. L'étendue de la banquise en prend aussi pour son grade : celle-ci a diminué de 18 % de plus que le précédent record. Le chiffre de cette année représente une diminution de quasiment 50 % de l'étendue de la banquise, soit un nouveau record depuis 34 ans. Or, toute cette glace ne disparait pas : elle fond.
Le niveau de la mer ne fait, lui aussi, qu'augmenter, du fait de cette glace qui s'accumule. Aussi, son niveau est globalement plus élevé de 20 cm depuis 1880. "Des tempêtes comme l’ouragan Sandy entraînent davantage d’inondations côtières qu’auparavant", explique M. Jarraud". On se rapellera aussi de Katrina, qui avait provoqué de nombreux dégats. Et plus le niveau monte, plus certains coins sont en danger. Pensons bien sûr à Venise ou au Mont Saint-Michel.
En route vers des mesures plus draconiennes ?
"Bien d'autres phénomènes extrêmes se sont produits en 2012, comme des sécheresses et des cyclones tropicaux" poursuit M. Jarraud. Ces signes "inquiétants" risquent pourtant de se multiplier, à causes du gaz a effet de serre. Les animaux remontent des grands fonds marins, certains fuient les forêts. Le béton et le pétrole ont peut-être pris trop d'importance, au vue des signaux que nous envoie la nature.
Ainsi, si ce rapport de l'OMM ne constitue pas un "compte rendu officiel" mais un "communiqué destiné à l'information", il servirait de base à la nouvelle session du Comité exécutif de l'OMM, qui se rassemblera du 15 au 23 mai prochain.
Sources : OMM (communiqué) ; OMM (note d'information)
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