Une équipe de chercheurs de l'université de Caroline du Nord vient de publier une étude sur les bactéries peuplant les nombrils humains.
Au cours de ces dernières années, la science n'a cessé de laisser libre cours à sa fascination pour le nombril. Pour cette fois, des chercheurs américains menés par le biologiste Robert Dunn ont tenté de recenser l'ensemble des bactéries y séjournant. Conclusion : pas moins de 2368 espèces bactériennes sont de la partie. Pour parvenir à un tel résultat, l'équipe de chercheurs a prélevé des échantillons à l'aide de cotons-tiges sur une cinquantaine de personnes. Révélée dans la revue Plos One, l'étude indique à titre de comparaison que les bactéries répertoriées sont déjà deux fois plus nombreuses que les espèces d'oiseaux et de fourmis connues en Amérique du Nord.
Pour l'heure, les scientifiques considèrent que la plupart des bactéries ombilicales rencontrées sont rares et présentes chez un nombre très réduit d'individus. Ainsi, sur les 2368 variétés de bactéries recensées, on en retrouve plus de 2100 sur seulement 10 % du panel de personnes étudié, et parfois même sur un seul d'entre eux. Aussi, 70 % des individus ne transporteraient dans leur nombril que huit types de bactérie, parmi lesquelles des espèces bien connues comme les staphylocoques, les actinomycètes et les clostridiales. Des espèces qui représentent à elles-seules 40 % de l'ensemble des micro-organismes.
La répartition bactériologique des nombrils est très disparate d'une personne à l'autre : cela va de la région agricole assez fertile avec 29 espèces à la jungle la plus dense avec plusieurs centaines. On en dénombre environ 67 par personne en moyenne. Reste que l'équipe de chercheurs est tombée au cours de ses recherches sur des échantillons étonnants. Trois archéobactéries (ou archées) on notamment été dénichées dans le nombril d'une personne qui ne s'était pas lavée depuis quelques années. Pour le scientifique Robert Dunn, ce type d'échantillonnage permet d'avoir un bon aperçu de ce qu'était le corps humain avant que le bain ne passe dans les mœurs.
À noter enfin que le nombril d'un des scientifiques américains renfermait une bactérie du sol très peu répandue que l'on trouve au Japon.