D'après une étude révélée par la revue The European Heart Journal, les personnes ayant des accès de colère à répétition seraient nettement plus exposées à une crise cardiaque ou à un AVC dans les deux heures qui suivent.
C'est une étude publiée par The European Heart Journal qui l'affirme : le fait de se mettre en colère trop souvent induirait une augmentation considérable des risques de pathologies cardiovasculaires. Comme le concluent les auteurs d'une méta-analyse – à savoir le passage en revue de multiples études sur la question –, la potentialité de subir un infarctus serait largement accrue après un coup de colère. Deux heures après, le danger de souffrir d'un infarctus du myocarde ou d'un syndrome coronarien aigu – autrement dit l'obstruction d'une ou de plusieurs artères coronaires – serait multiplié par cinq en comparaison à quelqu'un sans accès de colère.
De même, dans les deux heures suivant une colère, le risque d'être sujet à un accident vasculaire cérébral (AVC) serait trois fois supérieur, de même que le risque de faire une arythmie cardiaque (battement irrégulier du cœur).
Un risque indexé sur le nombre de colères
Bien que le risque d'accident cardiovasculaire aigu soit assez réduit avec un seul coup de colère, le risque s'accumulerait pour les personnes sujettes à ce cas de figure. Un facteur crucial à ne pas négliger pour les personnes ayant un risque plus élevé d'accident cardiovasculaire (personnes ayant déjà eu une crise cardiaque, un AVC ou encore souffrant de diabète).
Ainsi, les chercheurs considèrent qu'une colère par mois correspond à un risque limité : une seule crise cardiaque ou ACS (arrêt cardiaque soudain) par an pour 10 000 personnes en bon état de santé.
Ne pas négliger l'importance du stress psychologique
Toutefois, le volume d'accidents cardiaques supplémentaires passerait à 158 par an pour 10 000 personnes sans problème cardiovasculaire, à partir du moment où les colères sont fréquentes (cinq par jour). Un risque qui passerait à 657 accidents en plus par an pour des colères régulières, sur 10 000 personnes fortement exposées à des risques cardiovasculaires.
Les chercheurs à l'origine de l'étude soulignent d'autre part que le stress psychologique accentue le rythme cardiaque et donc la pression artérielle et la résistance vasculaire – entendre : la résistance à l'écoulement du sang. Problème : ces fluctuations dans le flux sanguin sont susceptibles de déboucher sur la formation de caillots sanguins entraînant des réponses inflammatoires…
Rappelons, enfin, que l'AVC devrait avoir au moins deux fois plus de conséquences graves, d'ici 2030.
Sources : eurheartj, L'Express