Au Moyen-Âge, les combats avaient peu à voir avec les films de chevalier
Publié le - Mis à jour leLors d’une exposition portant sur l’épée au musée National du Moyen Âge à Paris, Daniel Jacquet, membre de l’Université de Genève en Suisse, a remis en cause les idées véhiculées par le cinéma en matière de combat en armure. L’occasion de se rendre compte que se battre sous un attirail de plusieurs dizaines de kilos était nettement plus complexe qu’on ne l’imagine.
Saviez-vous que les impressionnantes scènes de batailles médiévales mises en scène au cinéma sont très éloignées de la réalité ? D’après Daniel Jacquet, Maître assistant suppléant de l’Unité médiévale à l’Université de Genève en Suisse, ces répliques sont particulièrement surfaites. À partir des recherches qu’il a menées, il révèle que la conception actuelle des combats moyenâgeux est complètement fausse.
Des idées préconçues
Pour illustrer ses propos, Daniel Jacquet s’est basé sur près de 52 manuscrits traitant des combats en armure à partir de la fin du 14e siècle jusqu’à la première partie du 16e siècle. À partir de ses recherches, il a pu déterminer que les armures reconstituées et employées au cinéma sont plus lourdes qu’elles ne l’étaient en réalité. Afin de démontrer que les combats en armure étaient plus faciles, il a levé des fonds pour se faire construire un exemplaire fidèle à ceux employés à l’époque.
Sur une vidéo qu’il a ensuite réalisée, l’universitaire a prouvé par ailleurs que se déplacer dans une armure est relativement facile. Cette dernière est en effet rendue supportable grâce à une répartition astucieuse du poids.
Démêler le vrai du faux
Peut-on démembrer ou décapiter son adversaire d’un grand moulinet bien placé ou grâce à un puissant coup d’estoc ? Si vous êtes un grand amateur du “Seigneur des Anneaux” ou d’heroic fantasy, sachez que c’est impossible ! D’après les observations de Daniel Jacquet, les armures de l’époque étaient très robustes et presque indéformables, à moins que vous l’attaquiez avec une hache bien affutée. De plus, sa structure bombée fait ricocher les coups directs ! Impossible donc de réaliser un démembrement ou une décapitation. Et qu’en est-il du chevalier coincé au sol après être tombé de son cheval ? Encore, un cliché ! Bien qu’une armure pesait à l’époque près de 35 kg, une bonne répartition du poids permettait au porteur de se déplacer aisément. Seuls les modèles destinés aux joutes pesaient plus de 45 kg et pouvaient entraîner ce genre de situation gênante.
Sources : hitek
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