Jeudi, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a remis un rapport recommandant une baisse généralisée des limitations de vitesse de 10 km/h. Une décision qui pourrait se voir appliquer au nom de la sécurité mais également de l'écologie.
Souvenez-vous, c'était en 1973 : tout juste un an après avoir appris la mort de 18 000 automobilistes sur un an, une limitation à 130 km/h se voyait instaurée sur les autoroutes. Une bonne façon de contrecarrer le cercle mortifère de la vitesse. Cette année, alors que la France s'est engagée à passer sous la barre des 2 000 tués sur les routes d'ici 2020, les conducteurs de l'Hexagone pourraient bien être prochainement amenés à lever un peu plus le pied.
Tout en saluant le souhait de la mairie de Paris de baisser la vitesse sur le périphérique de 10 km/h, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, estime "inéluctable" une réduction généralisée des limitations de vitesse en France.
Limité à 30 km/h, en ville ?
Cette réduction de la vitesse figure parmi les 15 recommandations livrées jeudi au gouvernement par les acteurs du débat national sur la transition énergétique – parmi lesquels des entreprises, des syndicats, des élus, des ONG et des experts –. Ainsi, selon ce document, la France pourrait, à l'issue d'une étude d'impact, réduire les vitesses sur les autoroutes – de 130 à 120 ou 110 km/h –, sur les routes – de 90 à 80 km/h – et en ville – de 50 à 30 km/h –. Une limitation qui s'appliquerait à 80 % de la superficie des zones urbaines.
Pour Thierry Wahl, le secrétaire général du débat national sur la transition énergétique, trois arguments "au moins" permettent de justifier cette décision : la diminution de la vitesse induirait en effet la réduction du choc en cas de collision, la baisse de la consommation de carburant et donc de la pollution.
Une mesure contestée
Reste que cette mesure ne fait pas l'unanimité auprès des automobilistes et des associations, à l'instar de la Ligue de défense des conducteurs, à l'origine d'une pétition invitant Manuel Valls à "mettre un terme au projet". Pour rappel, 27 000 PV pour excès de vitesse sont actuellement dressés chaque jour et 10 millions de points sont retirés tous les ans. Or, pour la Ligue des conducteurs, la baisse de la vitesse aurait pour conséquence une multiplication "insupportable" des PV.
De son côté, la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, estime que les contestataires "sont les mêmes qui refusaient il y a quarante ans de mettre leur ceinture".
Sources : interieur.gouv, liguedesconducteurs, violence-routiere.org