Après l’avis favorable de la commercialisation des autotests du sida par la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, nous pouvons nous interroger sur le fonctionnement de cette avancée médicale. Les autotests permettront de diminuer l’incertitude des individus face au virus. Alors qu’ils sont commercialisés depuis 1996 aux Etats Unis, la France est le premier pays européen à y être favorable. Se dépister chez soi deviendra bientôt commun. De quelle manière fonctionnent ces autotests et comment envisagent-t-on leur commercialisation ?
Alors que les collectes de dons du Sidaction ce week-end ont atteint 5,1 millions d’euros soit 25 % de plus comparé à l’édition précédente. La ministre de la Santé a donné son feu vert pour une future commercialisation des autotests du sida.
Limiter les réticences du dépistage
Selon le Conseil National du Sida, la mise en place d’un dispositif de dépistage à domicile permettrait un contrôle de l’épidémie mondiale. Si le virus progresse toujours, c’est parce que des personnes n’ont pas toujours conscience d’être porteuses du VIH. En France, sur 150 000 porteurs, 30 000 personnes l’ignoreraient.
Ces autotests auraient pour principal atout de limiter les stigmatisations, la peur et les réticences liées au dépistage du VIH. La fin de ces fausses croyances diminuerait la progression de la maladie. En effet chaque année près de 2,5 millions de personnes dans le monde attrapent le virus du Sida selon ONUSIDA (Programme National des Nations Unies sur le VIH/ Sida).
Un test salivaire rapide et à domicile
Tous comme les actuels moyens de dépistage, pour une fiabilité du résultat il faut attendre trois mois après un rapport à risque pour effectuer un test du VIH.
L’auto-dépistage pourra donc se dérouler à domicile de façon rapide et simple. C’est avec une goutte de sang ou un échantillon de salive, prélevé en glissant le test sur ses gencives, que le résultat pourra être obtenu. Après une attente de 20 à 30 minutes, l’autotest délivre enfin le résultat qui sera ensuite interprété par le testeur.
Si le résultat est fiable à 99 % en cas de négativité, il l’est à 92 % en cas de réponse positive. Dans le cas échéant, le résultat devra alors être confirmé par la suite au moyen d’une prise de sang dans une clinique.
Informer et accompagner les testeurs
Pour la Ministre de la Santé ces tests renforcent le dépistage mais ne remplaceront pas pour autant les anciens moyens de se faire dépister.
Avec l’arrivée de ces nouveaux tests, certaines mesures seront à prendre. Ainsi, la Ministre de la Santé a indiqué que la mise en vente libre conduit obligatoirement à des mesures. Tout d’abord dans le contrôle des produits : les autotests devront être conformes au règlement européen avec un marquage certifié CE.
Le contrôle se fait aussi pour les patients. Le Comité consultatif national d’éthique a insisté sur l’encadrement de la commercialisation des autotests. Il faut éviter toute mauvaise interprétation du résultat. Des dispositifs d’accompagnement et d’information pour les patients sont donc prévus selon la Ministre.
Aucune date n’est donnée pour les premiers autotests commercialisés. Certains sont disponibles en passant par Internet. Si l’on veut se faire une idée du prix, aux Etats Unis, le coût d’un test est d’environ une trentaine d’euros. Certaines études ont par ailleurs montré que 93 % des cas de séropositivité ont été détectés grâce aux tests à domicile.
Sources : Autotestvih.info ; Techno-science.net ; Lepoint.fr et Europe1.fr