Une première dans le monde : un cas de guérison apparente d'un jeune enfant infecté à la naissance par le virus du sida transmis par sa mère séropositive a été annoncé le 3 mars aux États-Unis. Une avancée qui conforte l'espoir de parvenir un jour à mettre un terme à cette infection destructrice.
La guérison inattendue d'un bébé aux États-Unis pourrait bien remettre en question les pratiques médicales jusqu'à présent appliquées dans le traitement des nouveau-nés touchés par le sida. D'après l'équipe de virologues à l'origine de cette avancée, si la guérison de l'enfant contaminé à la naissance est fonctionnelle, le virus n'a cependant pas été intégralement éradiqué. Néanmoins, sa présence dans l'organisme est si faible que le système immunitaire de celui-ci peut le contenir sans traitement antirétroviral.
C'est au cours de la 20ème conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) que les chercheurs ont présenté ce cas à la communauté scientifique, qui se réunissait ce week-end à Atlanta. Si le cas de cet enfant reste unique en son genre, une autre guérison officielle avait été enregistrée par le passé : celle de l'Américain Timothy Brown. Ce dernier avait été guéri à l'issue d'une greffe de moelle osseuse provenant d'un donneur comportant une mutation génétique rare empêchant le virus de s'introduire dans les cellules. À noter que cette greffe devait à l'origine traiter une leucémie.
Un nouvel espoir pour les pays pauvres
Cette nouvelle découverte laisse entrevoir des perspectives jusqu'alors impensables pour le traitement des enfants. Pour les virologues, le cas de ce jeune enfant visiblement guéri pourrait modifier en profondeur les méthodes médicales actuelles en mettant l'accent sur un traitement antirétroviral beaucoup plus tôt après la naissance, notamment pour les bébés à haut risque.
Jusqu'à aujourd'hui, les traitements antirétroviraux ne concernaient que les femmes enceintes pour éviter de transmettre le virus à l'enfant. Une méthode fonctionnant dans 98 % des cas, mais qui se révélait très coûteuse et donc mal adapté aux pays pauvres. Dans ces derniers, seules 60 % des femmes infectées par le sida profitent d'un traitement antirétroviral. Le nouveau protocole mis en évidence pourrait prochainement bénéficier à 300 000 enfants nés séropositifs.
Sources : CROI, Lci