Décidément, les personnes les plus riches de la planète ont finalement les mêmes vices que la populace. Car outre les incontournables Ferrari, Maserati et autres manteaux de visons, les nantis affectionnent eux-aussi espionner leurs contacts sur les réseaux sociaux. Mais à la différence du tout-venant, ces derniers ne se rendent pas sur Facebook pour dérouler les "timelines" mais réservent leurs appréciations – les fameux "like" de Facebook – à des espaces numériques réservés aux millionnaires à l'abri des regards…
Le 28 août 2012, le suédois Erik Wachtmeister lançait le réseau social "Best of All Worlds", un espace social numérique dans un premier temps ouvert à 3 000 personnes puis rapidement élargi pour accueillir 25 000 adhérents, tous triés sur le volet. Objectif : mettre en place un espace numérique réunissant les personnes les plus riches "au sommet d'Internet". Pour attirer les nantis, l'entrepreneur a pensé "Best of All Worlds" comme un club de "bon goût" où l'on peut échanger en toute confiance, trouver un partenaire pour le jogging ou encore se faire conseiller le meilleur restaurant de Paris, de Rio ou encore de New York.
Il faut savoir qu'Erik Wachtmeister n'en est pas à son coup d'essai. Il avait déjà fondé en 2004 le réseau le plus huppé de la planète web : "A Small World". Et le succès est au rendez-vous puisqu'aujourd'hui, plusieurs milliers d'internautes y échangent des invitations exclusives et étoffent leur réseau. Point commun de ces deux plateformes : la sélection des membres s'effectuent sur dossier mais également par vote interne. À l'instar des clubs fermés, qui existent depuis des siècles, "Best of All Worlds" joue donc sur le ressort de la distinction. Les membres de ces cercles VIP espèrent pouvoir ainsi évoluer dans un espace privilégié où l'entrée n'est pas permise au "commun des mortels".
À noter que certains sites de rencontre français comme Attractive World procèdent aussi de cette manière pour sélectionner les membres. Pas moins de 800 000 prétendants se seraient ainsi vus refuser l'entrée.
Les limites des réseaux du gotha
Il y a quelques mois, la page Tumblr Rich Kids of Instagram, où des fils de milliardaires affichent entre autres leurs villas et autres décapotables rutilantes (Ferrari, etc.), faisait polémique sur le web. À l'inverse, ce genre de pratique ne provoquerait pas un haussement de sourcil sur les réseaux sociaux "pour nantis". Pour autant, le succès de ces réseaux sociaux est remis en cause par quelques agences de consulting comme Spintank. Selon elle, le processus de sélection est en effet le même que s'il s'agissait d'un smartphone. Si un téléphone portable Vertu ou Prada fait distinction, reste que les meilleures applications sont sur iPhone. De même, l'utilisateur préfèrera se rendre sur Twitter ou Facebook pour profiter de meilleures fonctionnalités côté sécurité.
Au-delà de l'usage qu'en fait l'utilisateur, les réseaux réservés à "l'élite" sont aussi une opportunité unique pour les marques afin de dénicher des clients huppés. Comme l'indique le créateur de "Best of All Worlds", des marques "chics et de bon goût" pourront invitées les membres à des inaugurations sélectes ou encore proposer des réductions ciblées. Un business qui devrait assurer une bonne partie de la rentabilité du site.
Sources : Best of All Worlds, A Small World, Le Monde, Instagram, Frenchweb