Bientôt des greffes d'organes sans donneurs, avec l'impression 3D
Publié le - Mis à jour lePour contourner la quête fastidieuse de donneurs d’organes, la communauté scientifique a déjà essayé de fabriquer des organes à partir de matériau synthétique et de cellules vivantes. Pourtant, elle s’est heurtée à un souci majeur : la viabilité de l’organe greffé. Mais une solution pourrait avoir été identifiée.
Des chercheurs de l'Institut Wake Forest de Caroline du Nord (États-Unis) estiment avoir trouvé la solution à ce problème. Ils ont effectivement mis au point une technique très particulière permettant la vascularisation des organes de synthèse. Or, cette démarche est requise pour fournir de l’oxygène et des nutriments aux tissus. Les détails et les résultats de cette expérience ont été publiés lundi 15 février 2016 dans la revue Nature Biotechnology.
Un système pour le moins ingénieux
Pour cette étude, ces spécialistes en médecine régénérative ont élaboré des modèles d’organes imprimés en 3D à l’aide d’une bio-encre constituée de deux ingrédients : un polymère biodégradable et des cellules vivantes, le premier étant voué à être progressivement remplacé par des tissus organiques.
Extraites des bulles d’hydrogel, les cellules vivantes ont quant à elles pour vocation de coloniser l’armature. Cette invasion a un double objectif : une dissolution progressive de l’armature et la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Pour mieux mettre les cellules à l’abri des risques liés au manque d’oxygène au cours de l’opération, les scientifiques ont même prévu des micro-canaux favorisant la vascularisation des tissus.
Des résultats très encourageants
Les scientifiques ont tout d’abord mené leurs tests sur des souris. Des greffes d’oreilles, de tissus musculaires ou d’os maxillaire ont été effectuées. Le remplacement des structures imprimées en 3D par des tissus vascularisés s’est très bien passé. Le mécanisme a pris deux mois pour les oreilles, contre seulement quelques semaines pour les tissus musculaires et osseux.
Cette réussite nourrit l’optimisme des spécialistes. Ils envisagent en effet de recourir à cette technologie nouvelle pour des implantations chirurgicales… chez les humains.
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