Vous allez certainement prendre l’avion cet été, si ce moyen de transport est commode, il n’en est pas moins célèbre pour sa grande faculté à consommer beaucoup plus d’énergie que n’importe quel autre transport en commun. Pourtant si dans le ciel, l’utilisation du kérosène peut être justifiée, c’est au sol que son utilité rend perplexe. La consommation atteint alors 1 250 tonnes de kérosène avant même que l’avion ne soit dans les airs. Pour répondre à l’enjeu écologique et environnemental qui en incombe, une solution verte voit le jour peu à peu : le green taxiing.
Le trafic aérien a considérablement évolué depuis ces dernières décennies, on estime alors que le seuil des 6 milliards de passagers annuels sera atteint en 2013. Si la voie des airs devient de plus en plus commune, il en résulte que les enjeux économiques et écologiques doivent eux aussi être modifiés.
En moyenne, il faut savoir qu’un Boeing 747 consomme une tonne de kérosène lorsqu’il roule pendant 17 minutes avant le décollage. Pour cause : l’essor du trafic aérien qui engendre plus de retards - où les pilotes attendent moteurs allumés -, ainsi que la distance très longue entre les terminaux et les pistes. Le roulage avant le décollage peut alors durer 40 minutes, soit un temps important dans lequel près de 2 500 tonnes de kérosène sont consommées.
Rouler à l’électrique sur la piste d’atterrissage
Afin de réduire les émissions de CO₂ et de diminuer la consommation de kérosène, les équipementiers ont développé des solutions vertes : le green taxiing. Au lieu de consommer du kérosène inutilement sur la piste d’atterrissage (ou phase de taxiing), les avions rouleraient en utilisant des moteurs électriques à la place des turboréacteurs.
Certains équipementiers aéronautiques ont donc déjà commencé à développer ces nouvelles technologies. Ce marché estimé à 5 milliards de dollars pour les prochaines années connaît déjà une grande concurrence Entre autre, la société israélienne, Israel industry Aerospac en partenariat avec TLD et Airbus, a développé un "Taxibot" ou tracteur électrique, qui permet de rouler en commandé depuis le cockpit. Au Royaume Uni, la société Wheeltug a mis en place un système de moteur vert à positionner sur le train avant de l’avion.
Quant à la France, Safran en partenariat avec Honeywell, a intégré des moteurs électriques ou EGTS (electric green taxiing system) sur le train d’atterrissage principal des avions.
Des moteurs électriques sur nos pistes d’atterrissage d’ici 2016
Confiant, Safran envisage de commercialiser ce système dès 2016, il permettrait une économie de 4 % de kérosène par vol, ainsi qu’une diminution de dioxyde de carbone et d’oxyde d’azote. Enfin, ce système sera d’autant plus commode puisque le pilote n’aura plus à attendre un tracteur disponible limitant considérablement les retards.
La principale cible concernée par ce système sera donc les courts courriers et moyens courriers qui ont tendance à effectuer un roulage plus long que la moyenne.
Les compagnies aériennes semblent déjà se laisser tenter par ce nouveau système plus écologique. D’une part, le groupe Air-France KLM prévoit de les tester sur leurs vols long-courriers, d’autre part la compagnie britannique, EasyJet, a déjà avancé l’idée d’utiliser le green taxiing.
Sources : Challenges ; Le Figaro et Les Echos