Et si une simple analyse de sang remplaçait prochainement la biopsie pour diagnostiquer le cancer ? C'est en tout cas ce que laisse présager une nouvelle méthode développée par un chercheur français.
C'est une véritable révolution du dépistage du cancer qui s'annonce : un chercheur français vient de mettre au point une nouvelle méthode de diagnostic pour dépister le cancer. Il s'agit d'une simple prise de sang, façon de rendre le diagnostic nettement moins douloureux pour le patient. Cette piste envisagée par Yvon Cayre, professeur d'hématologie à l'université Pierre-et-Marie-Curie de Paris, a été évoquée dans un article publié dans Le Parisien, où le scientifique détaille avoir trouvé le moyen de diagnostiquer la maladie grâce à une prise de sang et d'un tube spécial conçu par lui-même.
Jusqu'à présent, afin de confirmer la présence d'un cancer, le patient présentant des symptômes tels que l'amaigrissement et la fatigue était tenu d'effectuer un examen particulièrement invasif : une biopsie. Pour ce faire, les médecins prélèvent grâce à une seringue un morceau de tissu ou d'organe suspecté d'être cancéreux. Un examen risqué, sous anesthésie et nécessitant parfois plusieurs jours d'hospitalisation.
Une invention astucieuse
Pour éviter cette méthode, Yvon Cayre a mis au point une technique inédite à même de remplacer 6 biopsies sur 10 par des analyses sanguines. La spécificité de cette dernière est que le sang prélevé est filtré dans un tube blanc disposant d'un filtre qui retient les cellules cancéreuses. Ne reste alors plus qu'à procéder à leur analyse.
D'ores et déjà présenté aux États-Unis, cette méthode a débouché sur un partenariat avec le pôle européen de cancérologie Gustave-Roussy, en vue d'une étude clinique. À noter que le tube devrait faire l'objet d'une commercialisation dans les six mois à venir pour un peu moins de 200 euros. Pour autant, les patients qui testeront bientôt ce nouveau diagnostic n'échapperont pas forcément à la biopsie.
Car quand les cellules tumorales sont trop peu nombreuses dans le tube, une biopsie est alors requise pour établir le diagnostic avec plus de certitude. Outre le fait d'offrir un dépistage plus simple, cette invention pourrait aussi permettre aux médecins d'avoir un meilleur suivi de l'évolution de la maladie. Enfin, une innovation comparable est actuellement en cours de développement en vue du dépistage de la trisomie 21 pendant la grossesse. Ce qui éviterait alors aux femmes enceintes l'amniocentèse, soit le prélèvement de liquide amniotique. Une bonne chose.
Sources : LeParisien, Metronews