Comment gérer le deuil périnatal ?
Publié leLa mort d’un être aimé n’est jamais simple, qu’importe la force dont une personne peut faire preuve. L’expérience est toujours douloureuse, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un parent, d’un proche, mais surtout d’un bébé mort à la naissance. Ce dernier cas de figure concerne pas moins de 7 000 familles françaises tous les ans. La perte d’un enfant pendant la grossesse ou à l’accouchement est un évènement traumatisant. Le deuil qui s’en suit, appelé “deuil périnatal”, est un véritable parcours émotionnel.
Dire que la perte d’un bébé in utero, pendant ou après l’accouchement, est une expérience des plus déprimantes serait un euphémisme. Personne ne mérite de subir une pareille tragédie. Pour naviguer, tant bien que mal, dans les eaux troubles qui suivent ce tragique évènement, le deuil périnatal doit être fait. Cette étape permet d’accepter la soudaine perte de l’enfant, de vivre avec son doux souvenir et surtout, de ne pas l’oublier. Des conseils pratiques ont été prodigués à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, le 15 octobre dernier. Décryptage.
Commencer par la transparence et l’honnêteté
La soudaine mort de l’enfant que les parents attendaient impatiemment pendant neuf mois est une situation dure et impensable, qui, malheureusement, arrive beaucoup trop souvent. Entre la douleur, l’incompréhension, la déception, la culpabilité et la tristesse, le couple peut se sentir perdu et à la dérive. Il est important de les accompagner pas à pas dans le deuil périnatal. Pour commencer, tout doit leur être dit : le sexe de l’enfant, la cause de la mort, ils peuvent même avoir une photo de lui s’ils le souhaitent. La “conspiration du silence” et le déni sont des terrains dangereux sur lesquels il est inutile de s’aventurer. Le professionnalisme et l’attitude de l’équipe médicale sont primordiaux, car dans ces moments, les parents ont surtout besoin de délicatesse et de respect envers leurs sentiments.
L’importance du dialogue
Le deuil périnatal est une étape douloureuse par laquelle le père et la mère victimes de la perte doivent absolument passer pour aller mieux. Ce processus, complexe et inconscient, se manifeste différemment selon les personnes qui, souvent, sont prises d’assaut par des vagues d’émotions variées. L’unité du couple est plus que jamais nécessaire au cours de cette période. La communication et les échanges sont très importants pour exprimer le chagrin, tout comme le partage des émotions ressenties. Néanmoins, les deux côtés ressentiront parfois le besoin de s’isoler et de rester silencieux, histoire de prendre du recul sur la fausse couche subie.
Vivre au jour le jour
Souvent, l’entourage pense que le deuil périnatal est passager, qu’il s’étend sur une période donnée et disparaît d’un coup, une fois terminé. En réalité, il ne sera jamais entièrement possible de passer à autre chose, encore moins de remplacer l’enfant perdu en retombant enceinte. Le deuil se fait pendant toute une vie. Si, au début, la douleur est intense, elle tend à s’atténuer avec le temps. Toutefois, le souvenir de l’être aimé demeure présent et les parents finissent par apprendre à vivre avec. Chez certaines femmes, l’apparition d’une grossesse nerveuse peut avoir les mêmes effets.
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