Le soleil vient à peine de dévoiler ses premiers rayons que les plages françaises sont déjà bondées. Or, à la piscine comme à la mer, la vigilance est de rigueur, les risques d’accidents de noyade accidentelle étant équivalents pour ces deux lieux d’eau. Pourtant, lorsque l’on pense être en mesure de surveiller ses enfants au loin grâce à sa vue et à son ouïe, difficile d'être davantage dans l'erreur. En effet, la noyade ne ressemble effectivement pas vraiment à celle que l'on croise au cinéma. Voici quelques conseils bien utiles pour reconnaître quelqu’un qui se noie.
Dans les piscines, les mers ou les océans, - qu’importe le lieu -, la noyade fait de nombreuses victimes. Dans son enquête Noyades 2012, l’Institut National de veille sanitaire estimait que 52 % des noyades accidentelles avaient lieu en mer et 17 % en piscine, qu’elles soient d’usage privé ou public.
La noyade ne ressemble pas à l’image qu’en font les films ou les séries. Le scénario typique de la personne agitant les bras et suffoquant au sein de l’eau est bien loin de la réalité. Si vous vous attendez à de grands hurlements et à un débattement sauvage au milieu de l’eau avant de secourir l’un de vos proches, vous faites erreur. Mais alors comment faut-il repérer quelqu’un qui se noie s’il ne hurle pas ?
On ne peut pas crier lorsque l’on se noie
Dans le magazine des Coast Guards On Scene, le Docteur Pia explique les signes distinctifs de la noyade. Il faut savoir qu’elle cause la mort par suffocation après une longue immersion dans l’eau. Lorsque l’on se noie, le corps réagit dès que de l’eau pénètre dans nos poumons coupant ainsi la respiration. Cette apnée est défensive, de cette façon quelqu’un qui se noie ne peut donc hurler ou crier comme on peut le voir sur nos écrans de télévision.
Le docteur explique cette absence par le fait que la parole est une fonction secondaire de notre organisme tandis que respirer est une fonction première de notre système respiratoire : il prend donc le dessus. En plus de ne pas parler, le noyé a les yeux vitreux et fixes mais, ils sont également fermés.
Une victime ne peut pas faire des mouvements de bras
La personne qui se noie n’a pas le temps d’inspirer, d’expirer et d’appeler au secours lorsqu’elle est à la surface de l’eau. Elle peut uniquement inspirer et expirer de façon rapide avant de redescendre, sa bouche fait alors des mouvements distinctifs de bas en haut à la surface de l’eau. De plus, la tête de la personne est renversée en arrière bouche ouverte pour inspirer le plus possible.
Tous comme les cris, on imagine aussi très bien la personne lever les bras en hurlant afin que l’on vienne à son secours. Là encore, cette image est loin de la réalité. Tout comme la parole qui instinctivement se bloque, la nature force notre corps à placer ses bras à l’horizontale et à effectuer des battements à la surface de l’eau. De cette manière, la personne en danger peut relever la bouche pour inspirer en faisant de son corps un levier.
De la même façon, ne croyez pas qu’à l’approche d’un sauveteur ou d’une bouée, le noyé se dirigera vers vous. La personne en difficulté étant en pleine lutte pour ne pas couler : elle ne peut pas arrêter le mouvement instinctif de ses bras pour appeler à l’aide ou se déplacer. Ainsi, même si le noyé tentera, par instinct, de nager dans une direction : il n’avancera pas.
Repérer une victime pour intervenir le plus rapidement possible
Le docteur déclare aussi qu’un noyé aura tendance à essayer de se mettre sur le dos. Pourtant, la personne qui se noie sera en position verticale dans l’eau sans exécuter aucun mouvement de pied pour se maintenir à la surface. Dans ce cas, le temps est compté, le noyé ne peut lutter de cette façon que pendant 20 à 60 secondes avant de couler.
Pour autant, une personne qui se débat dans l’eau et qui hurle est aussi en grande difficulté, elle ne se noie pas mais elle est en aquastress. Contrairement à la noyade, dans ce cas précis, la personne peut se déplacer, saisir une bouée ou une perche et ainsi participer à son propre sauvetage.
Lorsque vous côtoierez une piscine ou une plage cet été, soyez vigilants si vous n’entendez plus de bruit lorsque vous détournez votre regard de l’eau. Chaque seconde devient alors déterminante, il faut donc agir rapidement. Et même si le sauvetage des professionnels est toujours préférable, il est toujours bon de savoir les gestes de secours d’une victime de noyade.
Sources : Slate.fr ; l’INVS