Covid-19 : retour à la normale dans l’immobilier de luxe ?
Publié leParti pour passer une année sur les chapeaux de roues, le secteur de l’immobilier de luxe a été freiné, par l’épidémie de Covid-19. S’il a vécu quelques secousses, le secteur semble revenir, selon ses marchés, à un certain équilibre.
Dans le domaine de l’immobilier, la branche du luxe définit ses biens par leur caractère et leur unicité. « Ils ont une dimension non mesurable en termes de coût, » explique Louis Claude, Directeur associé de l’agence Maisons de Famille Immobilier. Car, si une propriété est estimée luxueuse à partir d’un million d’euros, son emplacement peut en faire varier le prix sans pourtant en changer le prestige.
En 2019, on notait par exemple des prix plus importants dans le Calvados ou le Vaucluse et des biens de luxe moins chers dans la Drôme ou l’Ardèche. Par ailleurs, toutes les propriétés disponibles sur ce marché ne sont pas toujours visibles. Une part des opérations se fait en « off-market », autrement dit sans annonces en agence ou sur le web.
Pour l’immobilier de luxe, 2020 s’annonçait bien. Au début de l’année, selon des chiffres rapportés par Statista, le secteur tablait sur une hausse des prix de 7 % à Paris ou de 5 % à Miami, où se trouve l’agence Globalty Investment. « L’année était partie pour être record, » note le Directeur associé de l’agence Maisons de Famille Immobilier. Il évoque une hausse des prix constante, la présence de la clientèle étrangère et notamment des investisseurs chinois à Paris. Mais finalement, le confinement entraîné par l’épidémie de Covid-19 a mis un frein aux affaires.
Un dynamisme malgré le confinement
Pendant le confinement, le secteur de l’immobilier a dû s’adapter et numériser toutes ses opérations au pas de course. En avril dernier, Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France-Monaco, évoquait à BFM Immo l’intérêt de la clientèle malgré la situation. Il notait toutefois des obstacles, notamment pour signer les actes notariés. Le Journal Officiel du 4 avril avait finalement autorisé leur signature à distance jusqu’à un mois après la fin de l’état d’urgence, suspendu le 10 juillet. L’opération devait toutefois passer par un système informatique agréé par le Conseil Supérieur du notariat, qui, selon Century 21, équipe plus de 40 % des cabinets français.
Outre des inquiétudes, l’agence Maison de Familles Immobilier rapporte également des signes d’intérêts, avec une hausse notable des demandes. Elle s’élevait à plus de 110 % d’une année sur l’autre sur le dernier mois de confinement. En dépit de la perte des mois de mars et avril, particulièrement actifs en temps normal, Louis Claude affirme que l’agence, spécialisée dans les maisons avec jardin dans l’Ouest parisien, va pouvoir compenser avec la fin de l’année.
Il évoque d’ailleurs un après-confinement fructueux et des signatures de promesses de vente « au premier jour du déconfinement ». Louis Claude a par ailleurs vécu la course aux biens avec jardin une fois le confinement levé. Un mouvement qui semble avoir ralenti. Il reconnaît également la spécificité de son marché, tant au niveau des clients que des biens. Avec le mois de septembre, le rythme classique s’est réinstallé.
Du côté de la Belgique, le journal « L’Écho » observait fin août un été exceptionnel pour la côte belge en termes de vente. Le journal note une augmentation annuelle du nombre de transactions de 18 % en juin et de 24 % pour les deux premières semaines de juillet. Alexander Kraft évoquait à BFM Immo mi-mai une activité notable tant côté acheteurs que vendeurs, et ce depuis le début du déconfinement.
Le cas parisien
Et maintenant ? Tout dépend du lieu d’activité. À l’optimisme de Maison de Familles Immobilier, un agent travaillant notamment dans Paris évoque la frilosité des acteurs étrangers et la baisse « artificielle, mais importante », de 0,4 %, des prix des biens dans la capitale. L’absence des clients étrangers s’y fait sentir.
Cet agent note également des négociations plus dures. « Sur un bien à 10 millions d’euros, il faut baisser [le prix] de moitié pour commencer les négociations, » note-t-il, observant par ailleurs des désistements et encore beaucoup de ralentissements. Parmi les facteurs de cette situation, les restrictions sur les trajets internationaux, qui entraînent une vérification plus approfondie des comptes des investisseurs et des potentiels capitaux intégrant le pays.
Mais la crise sanitaire a parfois amené un changement dans la clientèle. Louis Claude note ainsi, parmi ses clients, un nombre plus important de Parisiens ou de personnes résidant en proche banlieue. S’il note lui aussi une baisse des clients étrangers, Louis Claude observe un retour de français de l’étranger.
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