Jeudi 4 avril, le New York Times a rapporté qu'edX, une entreprise à but non lucratif lancée par l'université Harvard et le Massachussets Institute of Technology (MIT), a récemment mis au point un logiciel à même de noter automatiquement les dissertations des étudiants. Mais cette machine est-elle réellement aussi efficace qu'un professeur ?
Dans un article paru la semaine passée, le New York Times s'interroge : les professeurs et enseignants vont-ils prochainement pouvoir s'accorder une pause grâce au nouveau programme capable de corriger des dissertations de manière autonome ? Depuis quelques semaines, l'entreprise à but non lucratif edX, soutenue conjointement par Harvard et le MIT, a mis en ligne un logiciel téléchargeable gratuitement s'adressant à toute institution de langue anglaise qui le souhaite.
Sa particularité : être en mesure de noter n'importe quelle dissertation. Pour ce faire, le programme s'appuie sur une base d'une centaine de copies corrigées par des professeurs de chair et d'os. Résultat, en identifiant un modèle concordant dans sa base de données, le logiciel parvient à s'adapter instantanément à la copie soumise. À en croire ses concepteurs et promoteurs, cet outil serait particulièrement efficace et rivaliserait avec une notation réelle. Il lui suffit en effet de quelques secondes pour noter une copie et ainsi laissé la possibilité aux étudiants de peaufiner leur travail et ainsi l'améliorer.
Un système qui ne fait pas l'unanimité
Toutefois, comme le souligne dans une critique publiée le 13 mars 2013 par le New York Times le professeur Les Perelman – qui dirigeait auparavant le département Écritures du MIT –, ces machines ne sont pas infaillibles et remettent en question la façon de composer une dissertation. Pour en arriver à cette conclusion, le chercheur a rédigé quelques dissertations sans aucun sens mais composées de façon à tromper les logiciels de notation. Résultat, il a été relativement simple de passer entre les mailles du filet. À noter que plusieurs projets de ce type font l'objet d'une pétition
Cependant, edX estime que cette polémique n'empêchera pas son programme d'être prochainement adopté dans les écoles comme les universités américaines. Aujourd'hui, la compagnie est déjà largement reconnue grâce aux cours qu'elle propose en ligne, permettant entre autres d'obtenir un certificat de validation de Harvard, du MIT ou encore de Berkeley. Ce poids en matière d'enseignement à distance est un avantage certain pour permettre de faire accepter son système de notation. Pour preuve, l'université de Stanford a fait savoir mardi 2 avril qu'elle s'apprêtait à utiliser le logiciel d'edX dans ses évaluations. Affaire à suivre.
Sources : New York Times, Big Browser, Le Monde, edX