Emploi : Les (sur)diplômés connaissent aussi des difficultés
Publié leEn France, où le taux de chômage a triplé en quarante ans, les observateurs pointent du doigt les aléas du contexte économique. Les employeurs quant à eux se montrent plus exigeants lors des recrutements. Ainsi, même les (sur)diplômés ont du mal à trouver un emploi notamment en raison de leur manque d’expérience.
Le 24 janvier 2017, la ministre du Travail Myriam El Khomri a reçu un rapport présentant les problèmes d’insertion professionnelle des nouveaux diplômés. Selon ce document, la situation des jeunes cadres sur le marché du travail s’est notablement dégradée. Les (sur)diplômés ne sont pas épargnés par cette tendance, affectés eux aussi par cette conjoncture peu favorable.
Jeunes diplômés : taux de chômage en hausse depuis quarante ans
En quarante ans, le taux de chômage des jeunes diplômés français s’est vu multiplié par 3,5 après un embellissement. Ces résultats situent le pays dans la moyenne haute par rapport aux autres membres de l’Union européenne. Avec un taux de chômage de 24% en 2016, l’Hexagone se retrouve 5e devant l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, mais se classe après la Grèce et l’Espagne ainsi que l’Italie et le Portugal.
La France affiche également un taux d’activité faible pour les 15 à 24 ans. Elle se situe à 4,5 points sous la moyenne européenne de 2015. Cette situation s’explique notamment par la réduction du cumul emploi-études. En effet, l’apprentissage facilite l’insertion des jeunes dans le monde de l’emploi. Toutefois, selon le rapport remis par France Stratégie et la Dares, ce cumul peut aussi augmenter les risques d’échec chez les universitaires.
Les problèmes rencontrés par la génération des Bac +5 et plus
Diplômés de grandes écoles ou universitaires, ayant un diplôme bac+5 en poche et plus, se lancent dans le monde du travail avec plein d’espoir. Cependant, ils ont actuellement de plus en plus de mal à s’imposer sur le marché de l’emploi malgré quelques secteurs encore accessibles. Les spécialistes évoquent différentes causes pour expliquer ce phénomène.
En raison des crises économiques de ces dernières années, les recruteurs se montrent notamment plus prudents et privilégient l’expérience à l’embauche. De ce fait, seuls les plus chanceux peuvent décrocher un poste à la fin de leurs études.
Vu le contexte, les jeunes diplômés doivent désormais devenir plus conciliants et faire de nombreuses concessions pour obtenir un emploi. En 2015 par exemple, seuls 50% d’entre eux ont pu bénéficier d’un CDI contre 57% ayant obtenu le statut de cadre. Logiquement, les salaires à l’embauche sont également revus à la baisse. S’il ne se montre pas plus souple, le jeune diplômé se retrouve ainsi sur la touche, d’autant plus que le nombre de (sur)diplômés ne cesse d’augmenter chaque année.
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