Une étude d’Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air de la région, a été rendue publique mardi. Elle dénonce la forte densité de pollution près des grands axes routiers et la vulnérabilité des riverains, surtout les enfants et les seniors.
Cette étude a été réalisée avec les données de 2011, sur une circonférence de 500 mètres autour des 3 000 kilomètres de voiries en Ile-de-France. Elle s’est intéressée aux complexes d’accueil des personnes sensibles, enfants et retraités, mais aussi aux centres sportifs. Le constat est indéniable : 55 % de ces infrastructures sont situées aux abords des voies de circulation, et donc fortement exposés à la pollution. Les pires dépassements de normes (de dioxyde d’azote, de benzène et de particules PM10) dans l’air ont été constatés pour 85 crèches, 125 écoles, 36 maisons d’hébergements pour personnes âgées et 66 hôpitaux. Les trois quart de ces structures sont situées à Paris intra-muros.
Au total, c’est donc 2 500 seniors, 6 700 malades et 31 250 enfants qui sont concernés ici. Un constat alarmant quand Airparif précise que ces infrastructures sont généralement situées dans une zone de moins de 40 mètres des grands axes routiers. En s’intéressant aux sportifs, l’étude montre que 40 terrains de sports sur les 1 500 étudiés présentent des teneurs surélevées dans l’un des types de pollution étudiés.
Un plan global est nécessaire
La qualité de l’air s’est considérablement dégradée à Paris et dans sa région en 2012. Le seuil d’alerte a plusieurs fois été frôlé cette année. La Mairie de Paris a alors décidé de mettre en place un plan anti-pollution dans la ville qui, loin de faire l’unanimité, n’en réduira pas moins la circulation automobile et donc, la pollution atmosphérique. Ce plan a été présenté le 30 octobre dernier par Bertrand Delanoë, et doit interdire à terme la présence de véhicules de plus de 17 ans, de poids-lourds de plus de 18 ans, et de deux-roues de plus de 10 ans au sein de la capitale. Cette mesure mécontente automobilistes et routiers mais sera le bol d’air dont de nombreux Parisiens, petits et grands, ont besoin. Elle doit être appliquée dès septembre 2014. Cette mesure est une avancée vers un air plus respirable, mais ne suffira pas. Même en usant de tous ces moyens, la ville de Paris ne pourra pas limiter assez la pollution. Il faudrait alors développer des mesures efficaces encadrées dans un plan durable sur tout le territoire national : arrêter l’usage excessif du diesel vient d’être proposé. Un vaste projet qui n’en est encore aujourd’hui qu’au stade cellulaire.