Entreprise : le maintien dans l'emploi des personnes handicapées ou malades
Publié leEn France, entre 5 et 10 millions de salariés risqueraient d’être licenciés en raison de leur handicap ou de leur maladie. Les Assises du maintien dans l’emploi qui se sont tenues le 24 avril dernier ont permis d’évoquer quelques solutions afin de les maintenir à leur poste.
Dominique Gillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), a profité de la conférence d’ouverture des Assises du maintien dans l’emploi pour présenter quelques pistes contre la désinsertionprofessionnelle. Zoom sur les solutions proposées pour maintenir dans l’emploi les handicapés et les personnes malades.
Des délais plus courts
Chargé par le gouvernement de sécuriser l’emploi des handicapés et de leurs aidants, Dominique Gillot préconise un raccourcissement des délais administratifs pour la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). L’ex-secrétaire d’État aux personnes âgées déplore la lenteur administrative qui allonge ce délai de plusieurs mois. Pourtant, l’obtention de cette reconnaissance permettrait à l’employeur et à son salarié de déclencher le processus d’aides en vue de l’aménagement du poste. La présidente du CNCPH n’a pas manqué de souligner l’existence d’une procédure de demande accélérée de la RQTH pouvant être enclenchée par le médecin du travail en cas de besoin. Ce raccourcissement des délais devrait être possible avec une meilleure coordination des organismes concernés (Pôle emploi, Cap emploi, etc.). Dans la même optique, la Cour des comptes et l’IGAS recommandent le rapprochement de ces structures, voire leur fusion.
Une communication optimale
D’après Dominique Guillot, une meilleure communication devrait être instaurée entre les différents praticiens qui interviennent, notamment le médecin de ville, le médecin du travail ou le médecin-conseil de l’Assurance maladie. Par ailleurs, les employeurs devraient aussi être informés des possibilités de compensation en échange de l’insertion de travailleurs handicapés ou malades. D’après la plateforme RSE, les petites entreprises sont freinées par le manque de ressources financières et humaines dans leur volonté de mettre en place une politique contre les discriminations liées au handicap. Pour Pascale Breton, directrice du pôle Conseil de Previa, il est important de sensibiliser l’employeur sur le fait que le salarié ne dispose plus de 100% de ses capacités, ce qui peut allonger la durée de la reprise. Selon elle, le patron devrait faire le point régulièrement avec son employé pour se mettre d’accord sur la manière de reprendre le travail. Enfin, Pascale Breton recommande de maintenir le lien pendant la durée de l’arrêt-maladie. Selon elle, cette forme de bientraitance n’est pas interdite par la loi.
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