Preuve que la lutte pour l'environnement ne reste pas toujours lettre morte, certains pays mettent en place des sanctions qui peuvent coûter cher à celui qui ne respecterait pas Mère Nature. Aussi, attention durant vos voyages cet été, un mégot ou un chewing-gum pourraient se retourner contre vous.
Ces dernières années, de nouveaux états sont venus s'ajouter aux pays veillant au respect des équilibres naturels de l'environnement. Chez certains d'entre eux, la lutte contre la pollution est telle qu'elle entraîne des amendes considérables. En mai dernier, un navire a ainsi été condamné à une amende de 375 000 euros pour avoir pollué les eaux du Sud, près de la Corse, et en juin dernier, c'est 800 000 euros qui ont été imposés à un navire qui avait pollué les eaux bretonnes.
Des interdictions absurdes ?
À Singapour, le chewing-gum est interdit. L'anecdote est amusante et presque absurde : un matin, les porte du métro ne s'ouvrent pas. Le coupable ? Un chewing-gum mâché qui bloque le mécanisme. Ni une, ni deux, le chewing-gum est interdit. CQFD. En 2005, un condamné à mort s'est vu refuser sa dernière volonté, qui n'était autre qu'un chewing-gum. Motif : un acte jugé "trop grossier, même dans le couloir de la mort".
Aussi, jeter un chewing-gum par terre est passible d'une amende salée, pouvant aller jusqu'à 1 000 euros en cas de récidive. Il en va de même pour toute dégradation de voie publique : jeter un détritus dans la rue, cracher ou jeter son mégot. Le mégot est, par ailleurs, l'ennemi n°1 dans de nombreux autres pays.
En Californie par exemple, il est interdit de fumer sur les trottoirs. Et à New-York, il est interdit de fumer dans les parcs, sur les plages et même sur les passages piétons. Au Japon, certaines rues sont "non fumeurs".
En France, l'interdiction de fumer sur les plages sévit de plus en plus chaque année, et le mégot sera désormais sanctionné de 35 euros d'amende, dans la ville de Paris.
Cependant, toutes ces mesures ne valent pas la décision prise en Chine dans le cadre de la lutte pour l'environnement, qui devrait refroidir les moins respectueux.
En Chine, on utilise les grands moyens
L'état sanitaire du pays est catastrophique à cause de la pollution de l'air. L'OMS a relevé le 12 janvier dernier un taux de microparticules 40 fois supérieur à ce qu'elle recommande : le taux de cancers des poumons a augmenté de 60 % en 10 ans à peine.
Aussi 180 000 véhicules vont être retirés de la circulation, et si un conducteur détient un véhicule qui ne respecterait pas les nouvelles normes, une amende de 360 euros viendra le rappeler à l'ordre.
Enfin, de nombreux seuils de pollution ont été établis et reliés à une peine, pouvant se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d'euros et/ou à de la prison, jusqu'à 7 ans. Parmi eux : l'intoxication de 30 personnes, le déplacement de 5 000 personnes, une coupure d'électricité pendant 10 heures, 12 heures etc. Si cela paraît exceptionnel, il faut savoir que ce type de conséquence arrive très souvent, lors d'une défaillance d'une usine par exemple, ou le rejet de déchets toxiques dans un cours d'eau. En cas de blessés, c'est un crime, et l'auteur fera de la prison. En cas de mort, c'est un meurtre, et l'auteur risque la peine capitale.
Avec ces mesures, la Chine, dont l'état atmosphérique et environnemental est critique, espère sensibiliser les usines et les bateaux afin que le respect de la Nature redevienne un réflexe. Désormais vivant dans un brouillard gris sous des masques à oxygène, les Chinois doutent. L'objectif du Gouvernement : pouvoir revoir le ciel bleu d'ici 2015, et avoir de l'eau potable.
La photo ci-dessous présente sur sa partie gauche la ville de Pékin après 2 jours de pluie. La partie de droite montre ce que devient la ville lorsque le nuage de pollution s'est reformé... Prise en 2005, c'est une pâle illustration de la situation actuelle.