Ce n'est un secret pour personne : dans les grandes villes, les transports sont bien souvent totalement saturés aux heures de pointe. Afin d'éviter cet engorgement, la SNCF propose aux entreprises d'adopter de nouveaux horaires.
La SNCF serait-elle en passe de trouver une solution miracle contre le mal qui ronge les transports et ses usagers – parmi lesquels quelques 3 millions de franciliens habitués aux débordements quotidiens des RER et trains bondés – dans les grandes villes hexagonales ? Dans l'optique de désengorger les rames au moment des heures de pointe, Bénédicte Tilloy, la directrice générale de SNCF-Transilien a proposé aux sociétés de modifier les horaires d'embauche de leurs employés.
Autrement dit, de façon à ce que les actifs puissent voyager dans des conditions normales – à savoir assis –, il serait donc nécessaire de les convaincre d'aller au travail durant les heures creuses. Comme le détaille Bénédicte Tilloy, sa réflexion s'appuie en réalité sur un constat simple : les trains en Île-de-France, et ce contrairement aux idées reçues, ne sont occupés qu'à 40 % en moyenne.
Néanmoins, au moment par exemple de ce qu'elle nomme "l'hyper-pointe du matin", le remplissage des trains atteint 200 % sur les lignes les plus utilisées. Pour y remédier, il faudrait ainsi augmenter "la taille des tuyaux" via des investissements. Mais en attendant que cela se concrétise, "on pourrait réfléchir à mieux répartir les flux dans la journée", comme l'indique Bénédicte Tilloy.
La stratégie de l'effet papillon
Pour imaginer une telle technique de désengorgement, la SNCF s'est en réalité inspirée d'une initiative mise en place un peu par hasard il y a une dizaine de jours à Rennes. Contre toute attente, l'engouement a été immédiat et s'est donc rapidement propagé. Bien décidée à transformer cet essai, la direction du Transilien a annoncé l'organisation d'une rencontre la semaine prochaine avec les représentants du patronat d'Île-de-France.
Reste toutefois que la question d'un aménagement des horaires de travail reste épineuse et ne devrait pas se régler facilement. Pour le moment supposée, l'incitation financière visant à favoriser le dispositif qui concernerait les entreprises jouant le jeu n'a pour l'heure pas été officialisée. Reste toutefois que les parents déposant chaque jour leurs enfants à l'école seront, quoiqu'il en soit, obligés de conserver les mêmes rythmes.
Ce qui n'empêche pas la SNCF de croire à l'effet papillon. Selon elle, il suffirait en effet qu'une poignée d'employés adopte des horaires décalés pour que la totalité du réseau soit fluidifié. Reste maintenant à savoir si un tel projet pourra se traduire dans les faits.
Sources : Lci, Le Parisien, SNCF