D’après l’Institut du sommeil et de la vigilance (INSV), les Français dormiraient 7 heures en moyenne en cours de semaine, et 8 heures le week-end. Or, le déficit de sommeil, induit entre autres par les horaires de travail et le temps passé dans les transports, nuit à la santé, sur le long terme. Le point sur le sommeil des Français.
À Paris, 50 % des habitants ne dorment toujours pas, à minuit. Mais ils sont 67 % le lendemain matin à être encore au lit à 7 heures. C’est du moins ce qu’affirme une étude menée par la firme Jawbone, qui s’est appuyée sur les données fournies par ses bracelets connectés.
En outre, selon l’Institut du sommeil et de la vigilance (INSV), les Français se coucheraient aux alentours de 23h en semaine, ou du moins les veilles des jours de travail. De fait, les nuits des Français sont plus courtes en semaine que le week-end, avec une moyenne de 6h55 dans le premier cas et 8h02 dans le second. Comme le met en évidence le secteur de recherche sur le sommeil de l’Inserm, pas moins d’un tiers des Français dormiraient par ailleurs moins de 6 heures chaque nuit en semaine, aussi bien compte tenu du temps passé au travail que dans les transports. Mais les personnes concernées par ce déficit de sommeil le rattrapent en partie en dormant plus de 8 heures le week-end.
Les pays développés ont perdu 1h30 de sommeil, en 30 ans
En l’espace d’une trentaine d’années, la France, au même titre que l’ensemble des pays développés, a vu son temps de sommeil s’abaisser d’1h30 par nuit. Pour l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), ce phénomène s’expliquerait par l’évolution du monde du travail. Ainsi, avec notamment l’avènement du monde connecté, la plupart d’entre nous sommes joignables et prompts à répondre à une demande par téléphone, via un ordinateur ou encore une tablette, et ce en quasi-permanence. Grâce à ces nouvelles technologies, il est possible de communiquer sans se soucier de l’heure, et aucune horloge ne va nous indiquer qu’il est temps d’aller dormir. Un mode de fonctionnement bien distinct de celui des anciens travailleurs, qui se couchaient et se levaient selon le soleil, car leur emploi dépendait de la lumière du jour.
L’ennui, c’est que cette hyper-sollicitation, aujourd’hui, entraîne un manque de sommeil et influe sur notre santé : trop fatigués, nous ne disposons pas des bonnes défenses immunitaires, ni du bon métabolisme, et faisons l’objet de problèmes cardiovasculaires. Pire : un mauvais métabolisme, à savoir une digestion difficile, augmente fortement le risque d’obésité.
Non, les heures de sommeil avant minuit ne comptent pas double
À noter en outre qu’à l’inverse des idées reçues, les heures de sommeil avant minuit ne comptent pas double. Et même si ce principe se vérifiait au moment où les Français vivaient selon l’heure du soleil et se couchaient tôt, ce sont à l’heure actuelle les quatre premières heures qui importent le plus, puisque c’est à ce moment que le sommeil est le plus récupérateur. Résultat, il n’est pas à exclure que les personnes vivant et travaillant de manière décalées tirent un aussi grand bénéfice du sommeil que les autres. Dans ce cas de figure, le sommeil doit cependant être systématiquement décalé de la même façon. Toutefois, n’oublions pas que nous n’avons pas tous besoin du même nombre d’heures de sommeil. Et si certains nécessiteront 9 heures de sommeil au minimum, d’autres se contenteront de seulement 6 heures pour récupérer correctement.