L'affaire est entendue : la période de gestation pour la femme est de 9 mois. Pourtant la durée jusque l’accouchement varie en fonction de chaque femme. S'il était difficile jusqu'à présent de comprendre pourquoi de telles différences existaient, ce mystère semble sur le point de s'éclaircir. En plus d’avoir découvert qu’une grossesse variait de 5 semaines d’une femme à une autre, une équipe de chercheurs américains a identifié les facteurs responsables du phénomène.
La règle pour calculer la date d’un accouchement est de se baser sur la dernière semaine de règles. À partir de cette date, il faut compter 280 jours soit 9 mois pour déterminer approximativement l’arrivée de l’enfant. Pourtant, l’arrivée à terme du bébé varie parfois de plusieurs semaines d’une mère à une autre. Pour preuve, seulement 4 % des femmes accouchent après les 280 jours estimés tandis que 70 % donnent naissance dans les 10 jours approchant la date établie.
Une grossesse durerait en moyenne 268 jours
D’après les chercheurs de l’Institut National de la Santé américaine, ces variations dépendent en parti des hormones de la mère, et ce dès les premières semaines de grossesse. Ils ont pu conclure qu’en moyenne, une grossesse durait 268 jours.
Pour en arriver à une telle conclusion, les chercheurs de l’étude, publiée dans la revue Human Reproduction, ont étudié 125 femmes enceintes. Toutes les volontaires n’utilisaient pas de moyen de contraception, ne fumaient pas et n’étaient pas sujettes à des soucis de fertilité, ni à de l’obésité.
Dans un premier temps ils sont parvenus à déterminer avec précision la date exacte de l’ovulation puis le moment de l’implantation de l’embryon dans l’utérus. Enfin, jusqu’au 8ème mois, les femmes devaient fournir des échantillons d’urine quotidiennement. Les chercheurs les ont utilisés pour analyser l’évolution des taux d’hormones. En tout, 3 hormones intervenant au début de la grossesse ont été étudiées : l’HCG, l’estrone-3-glucoronide et la pregnanediol-3-glucoronide.
Quels facteurs jouent un rôle sur la date de l’accouchement ?
En comparant les hormones et les dates d’implantation de l’embryon, certaines similitudes ont été remarquées par l’équipe du Docteur Anne-Marie Jukic. D'une part, les embryons qui ont mis plus de temps à s’implanter ont donné lieu à des grossesses plus longues. En outre, la montée de la progestérone, une hormone nécessaire au maintien de l’endomètre dès le début de la grossesse, joue un rôle dans la date de l’accouchement : plus la montée est tardive, plus la grossesse sera écourtée – de douze jours en moyenne.
Enfin, en plus de la date d’implantation de l’embryon et du moment où les pics d’hormones sont secrétés, le profil de la femme influe sur l’arrivée du bébé. En général, plus la femme est âgée, plus elle accouche tard. De même, plus le poids de l'enfant est important, plus la grossesse est longue – soit 100 grammes pour une journée de plus. Une fois tous ces facteurs mis bout à bout, les chercheurs ont pu conclure qu’une grossesse variait de 37 jours selon les femmes.
Enfin, plus curieux encore, le Docteur Jukic, évoque en tant que facteur l’importance des événements qui ont eu lieu avant le début de la grossesse, bien avant même que la mère ne soit enceinte. Par exemple, la grossesse était plus longue chez les patientes qui l’attendaient.
En attendant des recherches plus approfondies sur ces facteurs, cette découverte devrait permettre à l’avenir de mieux définir la date d’un accouchement, en fonction des variables indépendantes à chaque femme.
Source : Maxisciences