Le budget des Français, déjà serré pour certains, va subir une nouvelle hausse quasi générale des prix. Les deux domaines dans lesquels passent une partie importante des dépenses incompressibles, le logement et le transport, vont voir leurs tarifs augmenter sensiblement. Les prix de certains biens de consommation courante vont également grimper comme ceux de la bière, du tabac ou du timbre poste.
Rattrapage des coûts du gaz
La plus importante concerne le logement, en particulier l’énergie : le prix du gaz, qui a déjà été revu à la hausse régulièrement ces dernières années, va de nouveau augmenter de 2,4% le 1er janvier 2013, avec à terme l’objectif d’une hausse de 7% pour compenser les pertes des distributeurs dues au gel des tarifs par le gouvernement précédent. En effet, d’après une récente décision du Conseil d’Etat, ce gel des tarifs était illégal et les compagnies se sont vues reconnaître le droit de les augmenter en conséquence , sans tenir compte de la somme que l’Etat est condamné à verser à l’ancienne entreprise publique au titre de dommages-intérêts.
Dans l’espoir de limiter les effets de cette future hausse sur les plus fragiles, le gouvernement va étendre les conditions pour bénéficier des tarifs sociaux de l’énergie à 830 000 personnes en situation précaire de plus (ne pouvant pas se chauffer ou vivre dans des conditions décentes par manque de moyens). Si la loi Brottes, soumise au Parlement, est votée, ce sont 8 millions de personnes qui pourront en bénéficier.
Financer la transition énergétique
L’électricité n’est pas en reste, avec l’augmentation prévue de la taxe sur la facture d’énergie qui finance (entre autres) la transition énergétique. Cette contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui pèse actuellement 8% du prix du kWh, doit atteindre 5,1 milliards d’euros pour mener à bien sa mission. Pour ce faire, la CSPE sera relevée ce qui va forcément se retrouver dans la facture des consommateurs. Cependant, les experts estiment que la véritable mise en concurrence des compagnies d’électricité ne commencera qu’en 2015, le candidat EDF étant pour l’instant le plus compétitif au niveau des prix, qui sont toujours réglementé pour lui et restent moins chers que l’offre des fournisseurs alternatifs.
Des contrats d'assurance plus chers
Par ailleurs, un autre poste de dépense obligatoire liée au logement va subir une hausse alors qu’il avait déjà augmenté significativement les dernières années : l’assurance, notamment l’assurance habitation qui va grimper de 3 ou 4% selon l’assureur. Cette hausse modérée est toutefois supérieure à l’inflation officielle, de 1,8%, et ne correspond pas à une augmentation de la couverture de risques, ni à une meilleure indemnisation des dommages.
Triple hausse des coûts pour les automobilistes
L’autre principal poste de dépense, pour la plupart des foyers, est celui des transports. Que ce soit en voiture ou en transports en communs, les déplacements vont alourdir votre budget (ou alléger vos poches – une autre façon de le dire). La voiture est concernée à trois titres : l’assurance automobile, qui va augmenter avec sa petite sœur l’assurance habitation, mais un peu moins ; le prix de l’essence qui risque fort de repartir à la hausse avec la fin du dispositif gouvernemental limitant la hausse des prix contre un allègement de taxe pour le distributeur, et surtout, l’augmentation générale des péages (notamment sur les tronçons les plus utilisés). 2,24% de hausse pour les Autoroutes du Sud de la France, 2,29% pour celles de Paris Normandie, 1,94% pour Paris Rhin Rhône et 1,92 pour Cofiroute, le réseau du Centre. Soit un surcoût, selon le réseau, compris entre 15 et 25 centimes par 100 km.
Changements des tarifs pour les transports en commun
Du coté des utilisateurs de transports en commun, les réseaux des principales grandes villes de France annoncent des hausses comprises entre 1% et 4%. La RATP communique sur le chiffre de 2,4% en moyenne sur tout le réseau, mais réparti selon les zones et les titres de transports. Par exemple, le carnet de 10 tickets de métro augmente de 0,60 euro, alors que le ticket de métro à l’unité reste au même prix (1,70 euro). En revanche, le ticket de bus passe de 1,90 à 2 euros si on l’achète au chauffeur.
Les prix pratiqués pour les passes Navigo sont aussi variés : un passe Navigo pour les zones 1 et 2 augmente de 2,20 euros par mois, à 65,10 euros. Ensuite, les passes pour les zones 1 à 3 et 1 à 4 augmentent de 2,70 €, pour atteindre respectivement 84,10 et 102,30 euros. Enfin, le passe pour les zones 1 à 5 n’augmente, lui, que de 1,70 euros, ce qui le met à 113,70 euros. Cet étalement des revalorisations est, selon la RATP, destiné à préserver les plus fragiles, qui habitent en lointaine banlieue, contre la hausse des tarifs du réseau. Cependant, les nombreux usagers habitant en banlieue protestent contre une hausse de 10 centimes « automatique chaque année » qui ne s’accompagne pas de la modernisation et du développement nécessaire du réseau dans ces quartiers.
Escalade des dépenses de consommation courante
Les prix de certains produits soumis à une fiscalité spéciale, comme la bière et le tabac, vont subir une hausse brutale, du fait de la décision du gouvernement de jouer sur cette taxe pour réduire le déficit de la sécurité sociale. Le prix de la redevance télé, un autre moyen de se distraire qui touche à peu près toute la population, va également augmenter de 6 euros par an, pour monter à 131 euros. Enfin, le timbre poste, un produit qui, à la différence des autres, ne correspond pas à une dépense de confort ni de loisir, augmente lui aussi, de 5 %, en janvier. Il passe ainsi de 0,60 à 0,63 centimes d'euro.