Comme l'a récemment souligné le magazine Auto Plus à travers son palmarès des voitures les plus volées, le vol "à l'ancienne" a encore de beaux jours devant lui. Ainsi, en 2012, les véhicules les plus concernés étaient aussi les moins résistants à l'effraction. Mais si les voitures des années 1990 sont nombreuses à en faire les frais, d'autres beaucoup plus modernes et pourtant garnies d'électronique en payent également le prix. La méthode : le "mouse jacking" ou vol à la souris.
Parmi le palmarès des voitures les plus volées en 2012, la Twingo de première génération, un véhicule bien connu par les voleurs pour sa faible résistance aux effractions. Facile à dérober, cette dernière est par la suite bien vendue sur le marché noir en pièces détachées ou d'occasion – comme sur LeBonCoin. Mais une nouvelle forme de vol se développe aujourd'hui petit à petit : le "mouse jacking". Touchant les voitures les plus récentes, cette technique de vol électronique sans effraction consiste à détruire la sécurité informatique du véhicule. Pour ce faire, les malfrats retirent l'ensemble des données déjà en place pour les remplacer par d'autres.
Avec un simple numéro de série…
À travers un dossier consacré au sujet et mis en ligne courant décembre 2012, la Préfecture de police de Paris expliquait que les voleurs commandaient des clefs chez le concessionnaire, en utilisant simplement le numéro de série du véhicule présent sur le pare-brise. Mais la démarche est-elle aussi simple qu'elle en a l'air ? Le magazine Auto Plus, notamment à l'origine d'une enquête sur le "gang des DS3" – arrêté en 2012 – a fait savoir qu'il est en réalité nécessaire d'avoir des complices pour se procurer ces fameuses clefs. Quoiqu'il en soit, une fois en possession des informations et du matériel des professionnels, les voyous deviennent alors de véritables professionnels de l'électronique.
Grâce aux identifiants obtenus par des complices chez PSA, Renault ou encore sur internet, ces derniers parviennent à se connecter à la base de données du constructeur habituellement réservée aux chefs d'atelier. Il leur suffit alors d'entrer le numéro de série du véhicule pour obtenir les mots de passe de la clé et de l'anti-démarrage. Et après s'être procuré un double de la clef du véhicule, les voleurs pénètrent à l'intérieur avec une clé mécanique et y connectent un ordinateur portable reprogrammant les puces des clefs. La voiture peut alors être démarrée sans dommage.
Pour un semblant de légalité : un peu de maquillage
À noter que cette manœuvre habile ne s'arrête pas là. Car une fois volé, le véhicule subit quelques retouches pour avoir une apparence de légalité. D'une part, des papiers du véhicule sont entre autres dérobés dans les boites à gants en Belgique – ce qui offre alors la possibilité de ré-immatriculer la voiture. Enfin, un "maquilleur" est quant à lui chargé de changer les numéros de série présents sur la carrosserie et les étiquettes constructeurs – quitte parfois à installer un nouveau pare-brise.
Une solution pour faire face à ce type de vol : installer la classique canne bloque-volant – beaucoup plus efficace dans ce cas qu'une alarme électronique ou un coupe-circuit électronique. D'une manière générale, la meilleure solution pour se parer contre ce genre de situation est de vérifier que le contrat d'assurance couvre également le vol sans effraction, avant de signer. Car bien souvent, les assurances auto s'appuient sur la présence de traces de forcement – si la voiture est retrouvée – pour effectuer un remboursement.
Sur le papier, quelques entreprises n'excluent pas ce cas de figure. C'est le cas d'AcommeAssure, BNP-Paribas, DirectAssurance, GMF, Maif et MMA. Attention cependant, indique Auto Plus, car les choses sont parfois beaucoup plus complexes une fois mises en application.
Sources : Auto Plus, Préfecture de Paris, Le Monde