Une étude réalisée par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) montre que les jeunes de 18 à 34 ans sont les plus gros joueurs en ligne, et que plus leurs revenus sont bas, plus ils jouent. L'étude fait la différence entre les joueurs de poker, les parieurs sportifs et les turfistes (ceux qui misent sur les courses de chevaux) et montre que le comportement de chacun dépend à la fois du jeu choisi et des facteurs tels que l'âge et la catégorie socioprofessionnelle.
La moitié des joueurs mise moins de 50 € et 8 % plus de 500 €. Et si 16 % des joueurs réguliers ont des revenus supérieurs à 3 000 €/mois, 18 % d'entre eux gagnent moins de 1 000 €, 40 % entre 1 000 et 2 000 € et 26 % entre 2 000 et 3 000 €. Somme moyenne dépensée dans ce passe-temps : 184 €/mois, soit 10 % de leur salaire moyen.
Selon les résultats de cette étude réalisée entre juin et septembre 2012 auprès de 500 joueurs en ligne, plus de la moitié de ces joueurs en ligne estiment avoir "globalement perdu de l'argent" (55 %), contre 37 % qui pensent avoir globalement gagné. 70 % des personnes interrogées déclarent s'être fixé une limite à ne pas dépasser. L'Arjel devra proposer ces prochaines semaines des moyens de lutter contre l'addiction au jeu d'argent et de hasard, qui est reconnue comme un problème de santé publique. Par exemple, elle pourrait obliger les opérateurs à alerter les joueurs en cas de mises trop élevées, ou de durée de jeu excessive.
Des différences très importantes d'un jeu à l'autre
Les catégories sociologiques de joueurs sont extrêmement variées et dépendent beaucoup du jeu auquel ils s'adonnent : les plus jeunes préfèrent le poker, les plus vieux jouent aux courses (60 % des adeptes du poker et des paris sportifs ont entre 18 et 34 ans alors que plus de la moitié des parieurs hippiques ont plus de 35 ans). Il y a plus de cadres et de professions intellectuelles parmi les parieurs sportifs (36 %) et les joueurs de poker (33 %) que chez les parieurs hippiques (20 %). Et comme on l'a déjà vu, plus une personne gagne d'argent, moins elle joue, ce qui fait dégringoler les proportions de joueurs au fur et à mesure qu'on monte dans les âges et les catégories socioprofessionnelles.
Et bien entendu, les chances de remporter sa mise ou de décrocher le pactole ne sont pas les mêmes non plus : 96 % des 7,6 milliards d'euros de mises ont été redistribués aux joueurs de poker, alors que les parieurs sportifs se sont contentés de 80 % des 705 millions d'euros de mises et les turfistes en ligne, 77 % de 1,1 milliard.
Au final, d'après cette étude, il y a un type de joueur qui est à peu près aussi rare que d'avoir tous les numéros au Loto : la joueuse ! En effet, les femmes ne sont que 10 % de l'effectif total des joueurs en ligne : 15 % dans les paris hippiques, 10 % au poker et à peine 4 % pour les paris sportifs. Les femmes seraient-elles plus raisonnables ?
Source : Le Parisien