Chaque 8 mars, on dresse un bilan de la place de la femme dans la société française. Cette année, on observe des évolutions, mais pas de révolution. Selon l’Insee, les femmes restent plus diplômées que les hommes, et pourtant elles sont moins rémunérées et davantage au chômage.
Une évolution en perte de vitesse
Après la Seconde guerre mondiale, la condition des femmes s’est nettement améliorée en France. Leur taux d’activité a augmenté, passant de 43% en 1968 à 70% en 2012. Toutefois, certaines disparités et leurs cortèges de préjugés persistent. Les différences de salaire entre hommes et femmes se maintiennent d’année en année. Au niveau national, l’écart est estimé à 15% pour un niveau d’étude, un emploi et une entreprise identique. Cette inégalité salariale apparaît d’autant plus injuste que les femmes réussissent mieux leurs études supérieures que les hommes.
Les disparités sexistes s’observent également entre les corps de métiers. 99% des assistantes maternelles sont des femmes. À l’inverse, 83% des maires sont des hommes. Seulement 12% des secteurs d’activité répondent aux critères de mixité. Ce genre de clivage cantonne les femmes dans des rôles maternel et nourricier, plaçant les hommes en position de pouvoir. Heureusement, certaines professions commencent à s’ouvrir aux femmes, comme le métier de médecin.
Des disparités régionales
Selon l’Insee, les inégalités entre hommes et femmes s’expriment différemment d’une région à l’autre. L’île de France se distingue comme la région qui offre le plus d’opportunités professionnelles aux femmes. Toutefois, avec l’Alsace, c’est aussi l’une des régions qui pratiquent le plus l’inégalité salariale. La rémunération d’une femme y est inférieure de 20% en moyenne à celle d’un homme. Or, plus le salaire augmente, plus le fossé se creuse.
La faible réussite professionnelle des femmes peut également être liée à leur situation familiale. Par exemple, la région PACA compte le plus de mères célibataires en situation de précarité. Côté éducation, la Bretagne remporte la palme de l’égalité à l’école : les garçons réussissent aussi bien que les filles au baccalauréat. La Corse présente les écarts les plus consternants : la part des femmes au chômage est plus élevée qu’au niveau national.
Si en France les lois se multiplient pour promouvoir l’égalité des chances entre hommes et femmes, les mentalités peinent à évoluer. Or, ce sont ces préjugés qui sont à la racine du problème. Souvent acquis dès le plus jeune âge, ils devraient davantage être combattus à l’école et dans les médias.
Sources : Madame, 20 minutes, Insee, Slate