La gloire retrouvée de Joinville-en-Champagne

Découvrir la ville 

Située à une centaine de kilomètres de Reims, à l’écart des routes nationales, elle vaut le détour, sur les traces des personnalités de premier plan qui l’ont fréquentée du temps de sa splendeur, à commencer par Claude de Lorraine, premier duc de Guise et son épouse Antoinette de Bourbon, François 1er, Henri II et Catherine de Médicis, François II et son épouse Marie Stuart, Henri de Valois, futur roi Henri III, Louis XIII accompagné du cardinal de Richelieu…

Tombée dans l’oubli, victime des remous de l’Histoire, elle renaît de ses cendres ! 

Halte incontournable au coeur de la ville, l’Auditoire, édifié en 1651, principal vestige du pouvoir seigneurial à Joinville. Une visite pédagogique à faire en famille : dans cet ancien tribunal miraculeusement épargné pendant la Révolution, une reconstitution a été réalisée et animée par 80 mannequins en costume d’époque. Une vision saisissante de la manière dont était exercée la Justice sous l’Ancien Régime. Au rez-de-chaussée, on est saisi par les cachots  réservés aux prévenus. Les murs sont constellés de graffitis authentiques. 

La salle d’audience est à l’étage et témoigne d’une influence toujours présente dans nos tribunaux actuels : greffiers, huissiers, procureur, juge, tous sont là en habits traditionnels. Des réminiscences qui imprègnent jusqu’au vocabulaire juridique ainsi qu’en témoignent les sacs en toile de jute pendus aux murs de la salle, les sacs « à procès ». Ils contenaient toutes les pièces du procès, pièces à convictions, témoignages, requêtes, etc., ainsi suspendus pour les mettre à l’abri des rongeurs. D’où les expressions toujours employées communément sans en connaître l’origine : « L’affaire est dans le sac », « affaire pendante », etc.

Les plus jeunes pourront admirer le mannequin de Jean de Joinville sur son destrier, armé pour la bataille. Tout un équipement pesant et mal pratique, à commencer par sa tunique armoriée, sa cotte de maille, sans oublier son heaume, son épée et sa lance. 

La visite s’achève en apothéose avec la reconstitution des funérailles de Claude de Lorraine, entièrement réalisée par de bénévoles et restituée par des mannequins et figurines en habit d’après les descriptions anciennes. Les visites sont assurées par l’Office de tourisme.

Dans le dédale des petites ruelles de la vieille ville, vos pas vous mèneront à l’apothicairerie, ancienne pharmacie de l’hôpital Sainte-Croix, où 200 pots et ustensiles dans un état de conservation exceptionnel sont exposés (sur réservation). 

Le quai des Peceaux qui longe un bras de de la Marne canalisé, servait autrefois de douve à la ville entourée de murailles. Joliment surnommé « la petite Venise », il offre une agréable déambulation jusqu’au parc du Cavé et son pigeonnier.

L’art religieux n’est pas en reste avec cette Mise au tombeau qui a trouvé refuge à l’église Notre-Dame après la démolition du couvent des Cordeliers de Sainte-Ame où elle se trouvait. Le portail Renaissance construit en 1580 sur cette église du XIIe siècle a bénéficié lui aussi d’une restauration.

Le château du Grand Jardin 

La pépite de la ville est indiscutablement le château du Grand Jardin, résidence d’été des ducs, bâti sur le modèle de l’architecture italienne de la Renaissance. 

Aujourd’hui propriété du département, le château et son jardin, classé « Monument historique » et « Jardin remarquable »  est le théâtre de manifestations culturelles tout au long de l’année : concerts, expositions, conférences  et colloques réunissent artistes et grand public.  Ouvert d’avril à novembre, les amateurs de jardins pourront au cours d’une promenade bucolique admirer les parterres à compartiments et entrelacs, plus d’une centaine de topiaires de buis aux formes géométriques du jardin «  à la française », ainsi qu’un labyrinthe de verdure, parangon du jardin « à l’anglaise ». Un  grand verger abrite des variétés anciennes, complété d’un parc planté d’essences rares telles que ginkgo biloba, tulipier de Virginie, hêtre pleureur, etc. 

Haut lieu du patrimoine, Joinville a obtenu le label « petite cité de caractère » qui devrait contribuer à faire connaître ses trésors de pierre et son tissu de maisons médiévales à pans de bois, vestiges toujours debout de son lustre d’antan.
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