Le mariage est avant tout une institution civile en France. Malgré les origines religieuses de celui-ci, tout couple voulant être reconnu devant la loi doit passer par la mairie. En pleine polémique sur le mariage homosexuel, retour sur une pratique en perte de vitesse.
La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat avait spécifié dès 1905 que le mariage civil devait prendre la prépondérance sur son homologue religieux. L’Eglise romaine a perdu beaucoup de son influence sur cette institution durant le XXe siècle. Aujourd’hui, elle fait entendre sa voix pour s’opposer à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe.
Les années 1990 et 2000 ont pourtant vu de plus en plus de couples vivre en concubinage et délaisser cette pratique anciennement sacrée. De l’Eglise à la Mairie, de la tradition à l’attractivité des simplifications administratives, le mariage ne représente plus aujourd’hui qu’une formalité pour beaucoup de Français. La promulgation du PACS en 1999 a également contribué à sa baisse de popularité. Il simplifie de nombreuses démarches administratives, et son annulation est moins complexe et moins chère qu’un divorce. Le PACS avait certes été promulgué à destination des couples homosexuels, mais il a acquis une popularité croissante chez leurs homologues hétérosexuels, soit qu’il représente un engagement moins effrayant, soit qu’il est une étape supplémentaire avant la cérémonie du mariage. L’Institut national de la Statistique et des études économiques (INSEE) note qu’en 2010, 4 PACS étaient dénombrés entre hétérosexuels pour 5 mariages. La généralisation du PACS comme moyen d’union semble prendre le pas sur le mariage. Le million de personnes pacsées en France ne tient pourtant pas la comparaison avec les 25 millions d’individus mariés. Il faut alors relativiser ce qui n’est qu’une tendance et non un fait actuellement avéré.
Un déclin de longue haleine
Les chiffres de l’INSEE sont inquiétants : 287 099 mariages ont été célébrés en 1990 alors qu’en 2011, seuls 235 000 cérémonies ont été comptabilisées sur le territoire métropolitain. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le nombre de mariages n’a cessé de stagner en France, sauf en 1946 où 516 000 unions sont venus célébrer la fin de la guerre, et en 1972 où 416 000 mariages ont été enregistrés. Les chiffres n’ont cessé de baisser depuis, avec une accélération durant les deux dernières décennies.