Mérovée, Clovis, Clotaire, Dagobert, les rois francs étaient tous chevelus !

Les Mérovingiens asseyaient-ils leur légitimité grâce à leurs poils ?

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Selon des analyses récentes, les rois des Francs incrustaient leurs cheveux à même leurs sceaux royaux. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelait les "rois chevelus". Sous les Mérovingiens (Ve-VIIIe siècle), chevelure et coiffure reflétaient symboliquement la position sociale de chacun.

Cheveux et pouvoir symbolique

À l’époque mérovingienne, les cheveux jouaient un rôle primordial. Comme les tatouages dans certaines cultures, ils signifiaient de manière ostensible l’appartenance d’un individu à une communauté. Ainsi, la tonsure était infligée pour ostraciser les criminels, humilier un ennemi ou renier un enfant. Seuls les moines portaient leurs cheveux courts en signe de renoncement. À l’inverse, les princes se devaient d’avoir la chevelure la plus longue possible, symbole de puissance guerrière et de légitimé royale. Il était même de coutume de choisir le roi à la longueur de ses cheveux parmi les nobles familles. Cette association des cheveux à la virilité est sans doute héritée de la tradition biblique, avec l’épisode de Samson et Dalila dans l’Ancien Testament. Les chefs francs étaient en effet fortement romanisés et christianisés depuis le Ve siècle.

Des cheveux humains dans la cire des sceaux royaux ?

En analysant une dizaine de sceaux royaux datant de la période mérovingienne, les scientifiques ont décelé la présence de cheveux humains pris dans la cire. Selon les anthropologues, ils auraient été inclus pour renforcer le pouvoir exécutif des actes juridiques. Ghislain Brunel, conservateur en chef des Archives nationales, explique : “Du Ve au Xe siècle, sous les Mérovingiens et les Carolingiens, apposer son sceau au bas d’un parchemin était un privilège exclusif du souverain.” Les cheveux ne peuvent donc appartenir qu’au souverain lui-même. Symbolisant sa présence dans le sceau, ils authentifient le document et lui donnent plus de poids. Des tests ADN sont en cours pour établir que les fibres capillaires appartiennent bien à une seule personne.

Cette dernière découverte est une nouvelle preuve de l’importance conférée aux cheveux sous le règne des rois francs. Elle pourrait permettre de mieux établir le lien entre chevelure, élection divine et puissance surnaturelle à l’aube du Moyen Âge.

 

Sources : Sciences et Avenir, Le labo des archives

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