Une étude publiée par le cabinet américain de conseils et de recrutement Leadership IQ montre que le sentiment de motivation est inversement proportionnel à l'efficacité réelle de l'employé. L’étude a été menée dans une entreprise de service de plus de 1 000 salariés, ces derniers devant évaluer sur une échelle de 1 à 7 des affirmations comme "Je suis motivé pour me donner à 100 % au travail" ou "Je recommanderais mon entreprise comme une excellente organisation où travailler".
En croisant les résultats de ces questionnaires avec les notes données par les supérieurs lors de leurs évaluations annuelles, les analystes se sont rendus compte que le sentiment de motivation est le plus fort chez les moins performants, et ce systématiquement. Le PDG du cabinet, Mark Murphy, explique au Wall Street Journal que "les moins performants finissent souvent avec les tâches les plus simples parce que les managers ne leurs en demandent pas beaucoup. Ils sont de ce fait moins soumis au stress et plus satisfaits de leur quotidien professionnel". Du coup, ils expriment un engagement plus fort et sont plus enclins à recommander leur entreprise à d'autres personnes.
Les encouragements valident les sous-performances
Le plus intéressant, dans cette étude, est l'attitude des manageurs et des organisations face à ces employés moins performants. En effet, ceux-ci contribuent à valider cette contre performance en leur adressant des compliments et des encouragements, alors que les employés les plus performants ne reçoivent pas beaucoup de retours positifs. Les plus performants et consciencieux se sentent donc stressés et sous-évalués, alors que les moins performants se sentent encouragés par leur supérieurs, et donc ont l'impression d'être efficaces et utiles. Ainsi, les meilleurs éléments sont découragés et perdent en productivité ou partent pour d'autres horizons, alors que les moins performants se voient confortés dans leur activité comme si l'entreprise leur donnait un permis d'en faire le moins possible.
Au final, les manageurs se trouvent devant un dilemme : si leurs encouragements sont une façon de motiver les troupes, ils peuvent aussi servir à justifier une attitude improductive, tandis que les critiques, qui pourraient permettre de remettre les moins performants dans le droit chemin, peuvent aussi nuire à la productivité en décourageant les meilleurs éléments. L'équilibre à trouver est plutôt précaire, surtout quand la productivité globale de l'entreprise est en jeu. Un conseil : méfiez-vous des compliments, gardez votre esprit critique et organisez-vous pour être plus efficace au travail.
Sources : Slate.fr, Leadership IQ