Ces dernières années, avec l'émergence du numérique et grâce aux évolutions des technologies de l'information et de la communication, le travail ne cesse de muter. Des "tiers lieux" font ainsi peu à peu leur apparition, espaces intermédiaires qui se différencient du domicile et des locaux de l'entreprise.
De nouveaux espaces de travail partagé se multiplient en Île-de-France ces derniers mois. C'est par exemple le cas de la Cantine, premier espace de travail collaboratif (aussi appelé "coworking") en France, installé dans la région il y a cinq ans. Ni "chez soi", ni bureau ou open space, cette structure située idéalement à proximité du domicile des salariés offre des conditions de travail idéales : temps de trajet réduit au minimum, réduction de la pollution, synergie entre les métiers, lieux de discussion, etc. Tout est fait pour optimiser au maximum les conditions de travail des employés. Encore faut-il néanmoins que les sociétés consentent à une telle flexibilité du travail et adhèrent à cette solution. Pour le moment, les entreprises à avoir tenté l'expérience sont pour la plupart issues du milieu du web.
Inventé par le sociologue Ray Aldenberg, le concept de tiers lieu a fait de nombreux émuls ces dernières années. On pense notamment à la stratégie de la multinationale de cafés Starbucks - imitée par la suite par de nombreuses sociétés - pour mettre en place ses célèbres cafés. Ces derniers permettent en effet aux clients de bénéficier d'une connexion Wifi, le tout dans une atmosphère familière rappelant sensiblement la chaleur d'un domicile. Un espace entre deux où il est possible de travailler, de discuter ou tout simplement de siroter son café paisiblement en faisant comme chez soi.
De façon à perpétuer cette dynamique, cette fois-ci non pas pour le consommateur mais pour le salarié, de nombreux projets de tiers lieu voient le jour en Seine-et-Marne. Pour les habitants des banlieues, qui passent souvent plus de deux heures par jour dans le RER pour rejoindre leur lieu de travail, de telles initiatives s'apparentent à une petite révolution dans le monde du travail. Outre le fait de ramener des emplois, des services et des commerces dans les cités, ceux-ci permettraient aux employés d'améliorer leur bien-être au travail. Gageons que les entreprises soient par la suite nombreuses à permettre à leurs salariés de s'essayer aux espaces de travail collaboratifs (ou télécentres).
Pour l'heure, la Seine et Marne compte déjà 16 projets sur le point d'éclore. De quoi prochainement offrir la possibilité aux salariés habitant dans l'Aube de s'arrêter dans les télécentres de Fontainebleau ou Trilport, s'épargnant ainsi quelques fois par semaine des transports interminables.