Les piqûres et les seringues, c'est peut-être bien terminé pour de bon. Du moins pour les vaccins. Mark Kendall, un ingénieur biomédical, semble avoir révolutionné l'univers de la vaccination. Avec sa nouvelle invention, le Nanopatch, présentée au TED Global en Ecosse, il assure que les problèmes des vaccins appartiennent désormais au passé : comme pour arrêter de fumer, il suffira de se coller un timbre sur le bras pour être immunisé.
Les vaccins existant actuellement présentent de nombreuses contraintes pour qu'ils soient vraiment efficaces : conserver le vaccin à de très basses températures, depuis sa création jusqu'au corps du patient, sans rompre la chaîne du froid, s'assurer que l'aiguille soit stérile, et tout cela coûte bien sûr de grosses sommes d'argent. Mais ça, c'était avant.
Plus petit certes, mais plus efficace
Le patch, mesurant à peine 1 cm², est muni de plusieurs milliers de nano-aiguilles qui pénètrent sans douleur la surface de la peau. Le vaccin est donc injecté dans la couche externe de l'épiderme, directement dans les cellules du système immunitaire de la peau, pour une efficacité immédiate, contrairement au vaccin classique.
Même si la seringue, nous a rendu de fiers services durant toutes ces années, le risque de transmission de virus reste une menace à prendre en compte lorsqu'il s'agit de ce mode d'injection. À la suite d'un vaccin, dont l'administration est encadrée par des professionnels de la santé, plus d'un million de personnes meurent dans le monde. Avec le patch, c'est impossible.
Cette précision permettrait d'administrer jusqu'à 100 fois moins de produit, pour des résultats meilleurs. De plus, qui dit moins de produit, dit aussi moins d'argent dépensé et, par conséquent, un prix rabaissé. Aussi, un vaccin qui coûte 10 € pourrait coûter 10 centimes. Pour les pays moins développés, 10 € n'est pas le prix d'un T-shirt mais une partie du loyer.
Moins cher et plus résistant
La véritable révolution de ce patch, c'est que le produit à administrer est sous forme "sèche". Autrement dit, il ne nécessite plus d'être maintenu au froid : il peut même résister un an à 23°C. Selon l'OMS, un vaccin sur deux administrés en Afrique est inefficace car la chaîne du froid a été rompue à un moment ou à un autre. En effet, il faut une électricité stable et de nombreux réfrigérateurs pour conserver le vaccin à bonne température. Chose que l'on trouve rarement.
Pour les pays en développement, c'est peut être une nouvelle ère qui commence, car ils n'auront plus à s'endetter pour la santé et pourront accéder à de bons vaccins sans risquer la transmission d'un virus ou l'inefficacité du produit. Disponible d'ici 5 ans, il est en essai en Papouasie-Nouvelle Guinée pour tenter de réduire la propagation de VPH (Virus du Papillome Humain ou encore papillomavirus, responsable de nombreux cancers), dont le taux est très élevé.
Enfin, sans les contraintes de liquidité et de chaîne du froid, les scientifiques pourront peut-être mettre plus facilement au point un vaccin contre des maladies telles que le VIH.
Sources : TED