Cela semble plutôt paradoxal, alors que le réchauffement climatique global provoque une fonte importante de la banquise en Arctique, une récente étude néerlandaise indique une extension de la glace de mer autour de l’Antarctique. Un phénomène qui s’explique par… la fonte des glaces !
L’accélération de la fonte des glaces provoquées par le réchauffement global, permettrait aux eaux fondues de regeler plus rapidement.
Eau douce contre eau salée
Alors qu’en 2012, l’Arctique battait un triste record de fonte historique dû au réchauffement climatique. En Antarctique, ce même réchauffement climatique serait responsable de l’extension de la banquise. Une récente étude parue dans la revue Néerlandaise Nature Geoscience explique ce curieux phénomène.
La glace située sous la calotte glacière est composée d’eau douce. Lorsqu’arrive la période de fonte des glaces, cette eau douce remonte et forme une couche froide en surface au dessus de l’eau de mer, constituée d’eau salée.
L’eau douce gèle à partir de 0°C tandis que l’eau salée, plus chaude et plus dense, gèle dès -2°C donc moins facilement. Le réchauffement climatique accélère le processus de fonte des glaces et favorise ainsi l’extension de la mer de glace autour de l’Antarctique.
Pourquoi en Antarctique et pas en Arctique ?
Tout simplement parce que l’Antarctique possède une barrière de glace, à l’inverse la banquise du continent Arctique est plus fine. C’est de cette barrière de glace que provient l’eau douce de la fonte des glaces.
Une étude importante pour les prochaines décennies
D’autres études, comme celles menées en 2010 par l’océanographe David Holland du British Antartic Survey, maintiennent l’hypothèse selon laquelle les vents seraient également à l’origine de cette extension. Les changements climatiques déplacent les vents qui éloignent l’eau. Ces vents favoriseraient l’extension de la banquise en gelant l’eau dans certaines zones. Ils n’excluent pas pour autant l’idée avancée par la revue Nature Geoscience ci-dessus.
Cette étude est importante puisqu’elle permettrait de mieux comprendre le phénomène de cette extension et de réussir à évaluer les mesures à prendre pour les années futures. Selon le rapport néerlandais l’Antarctique perd environ 250 tonnes de glaces par an, soit une hausse du niveau de la mer de 0,07 millimètre par an. En effet, même si la glace de mer de l’Antarctique s’agrandit en surface, le continent continue à rétrécir à cause de la fonte des glaces sous l’eau.
Sources : atlantico.fr ; catnat.net ; lemonde.fr