La réforme de l'Enseignement Supérieur, proposée par Geneviève Fioraso, a finalement été votée. Ainsi, les premiers changements auront lieu dès la rentrée prochaine. Car si le passage du lycée à l'université est traumatisant pour bon nombres de jeunes, c'est à cause de deux caractéristiques propres à la fac : une absence d'encadrement et un vide d'informations. Aujourd'hui, l'accès aux filières désirées peut en effet s'avérer complexe, tandis que les débouchés restent dans le même temps inconnus pour beaucoup d'étudiants.
Parmi les nombreuses évolutions qui auront lieu dès la rentrée prochaine, voici les 7 plus significatives, depuis le choix des filières aux facilités de réorientation, afin de limiter les erreurs de choix de formations, encore très nombreuses. Ainsi, moins d'un tiers des étudiants réussit actuellement à obtenir son diplôme sans redoublement ni réorientation.
1. Dès le lycée : un premier pied dans l'enseignement supérieur
Lorsqu'il passe du lycée à la fac, le nouveau bachelier découvre plus de 10 000 filières, présentées sous forme d'acronymes incompréhensibles - parmi les IUT, DUT, BTS, CAP, SES, LMA et LEA, lesquels sont en LMDE ? -. L'objectif de la réforme est de mettre en place, dès la seconde, une présentation des filières supérieures, leurs débouchés mais aussi les méthodes de travail.
Les lycées pourvus de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ou d'une section de techniciens supérieurs (STS qui mènent ensuite aux BTS) devront signer une convention avec une université pour faciliter le plus possible les réorientations.
2. Faciliter l'orientation : élargissement des IUT et BTS
De nombreux lycéens n'étant pas passés par une filière généraliste au bac, se retrouvent contraints de passer par l'université : les STS n'acceptent que 27 % de bac pro et les IUT 28 % de bac techno. Ainsi, un système de quotas par filière et par ville sera mis en place afin que ces bacheliers puissent suivre ces parcours supérieurs s'ils le désirent.
3. Pour bien choisir sa filière : simplification de l'offre de formation
Avec pas moins de 10 000 licences et masters différents, les étudiants comme les enseignants s'emmêlent dans les choix d'étude et leur signification. Les noms des différentes filières ne veulent bientôt plus rien dire car seuls les étudiants concernés savent à quoi cela correspond. Aussi, l'objectif est de diviser au moins par 10 l'éventail d'offres afin que, lorsqu'un master est évoqué, on sache à quoi il fait référence.
4. En cas d'erreur sur les études suivies : une spécialisation progressive
Les étudiants bloqués dans une Licence qui ne leur correspondait pas vont être ravis pour leurs successeurs : la spécialisation en cours d'étude est désormais possible. Aussi, la première année (L1) sera plus générale, quelles que soient les formations, permettant aux étudiants de découvrir des domaines variés : philo, histoire économie… De la sorte, à l'issue de cette première année d'étude, ils auront davantage de clés pour s'orienter vers la voie qui leur plait véritablement.
5. Pour bien s'intégrer au 21e siècle : des cours en anglais…
Depuis 2004, une loi impose le français comme langue de l'enseignement dans l'Hexagone. Cependant, avec la mondialisation, l'usage de l'anglais est de plus en plus important, voire indispensable. Or, ce ne sont pas les 2 heures hebdomadaires - facultatives - qui aideront les étudiants à maitriser la langue de Shakespeare. La réforme prévoit donc d'établir certains cours en anglais, à l'université comme dans les écoles supérieures, afin de se détacher de l'apprentissage scolaire de la grammaire et pratiquer davantage.
6. … et des voyages pour tout le monde
À l'heure actuelle, bénéficier des échanges inter-universités n'est possible que pour les grandes écoles lorsque cela est compris dans le programme, ou à l'université en passant par Erasmus. Or, les filières professionnelles et technologiques n'ont pas accès aux voyages. L'objectif est d'élargir l'offre à ces filières dès 2014. Par ailleurs, les échanges pourraient proposer des périodes d'études et de stage.
7. Enfin, les études médicales moins fermées
Pour finir, c'est le secteur médical qui se voit réformé, afin de limiter les abandons des étudiants, particulièrement nombreux chaque année. En effet, le concours de première année de médecine fait un tri plus que significatif puisque 2 étudiants sur 10 seulement le réussissent. La réforme vise à faciliter la réorientation de ceux qui ont échoué.
De plus, un système de "réorientation précoce" propose que les étudiants qui, après 8 semaines, souhaitent changer de filière, puissent le faire sans attendre l'année suivante.
Enfin, des passerelles parallèles pourraient être mises en place afin que des étudiants issus d'autres cursus puissent intégrer certains secteurs du médical, directement en 2e ou 3e année.
Sources : Ministère de l'Enseignement Supérieur ; Le Parisien et Le Monde