Tancé de toute part au sujet de son logiciel de trucage visant à réduire les émissions polluantes en cas de contrôle de ses véhicules, Volkswagen a tenté un mea culpa. L’occasion notamment pour le constructeur d’affirmer que 11 millions de ses voitures sont concernées. Reste que si aucun chiffre n’a pour l’heure été divulgué pour l’Union européenne, les modèles touchés sont les mêmes partout.
Avec une chute de près de 20 % de l’action Volkswagen à la Bourse de Francfort et face aux 11 millions de véhicules trafiqués, le géant de l’automobile allemand amorce une période sombre de son histoire. Pire : le fiasco financier de la marque pourrait à terme s’apparenter à celui de BP en 2010. Ce scénario catastrophe a débuté depuis que l’Agence américaine de la protection de l’environnement a dévoilé le pot-aux-roses, lundi. Côté européen, Michel Sapin a réclamé une enquête afin d’y voir plus clair. Même si l’UE a jugé prématurées des mesures de surveillance dans l'immédiat.
Tous les moteurs diesel type EA189 touchés
Aux États-Unis, le scandale concerne 482 000 voitures diesel, dont 5 modèles distincts, à savoir la Passat (2014-2015), la Golf (2009-2015), ou encore la New Beetle (2009-2015). Or, l’Amérique ne correspond dans l’ensemble qu’à 10 % des ventes de Volkswagen. Rappelons que le groupe détient également Audi, Skoda, Seat ou encore Porsche. Selon celui-ci, les moteurs diesel touchés sont de type EA189, ce qui représente à l’échelle du monde 11 millions de véhicules. Et en dehors des contrôles antipollution, les émissions seraient jusqu’à 40 fois plus élevées que les maximales autorisées. Reste cependant que les tests réalisés sont plus performants outre-Atlantique qu'en Europe, où ils ne seront harmonisés qu’à compter de 2017.
Un écart entre la pollution réelle et les données constructeur
Le Réseau Action Climat souligne que le scandale n’est en définitive pas si étonnant. Car depuis plusieurs années avait été observé un important écart entre la pollution réelle enregistrée et les informations fournies par les constructeurs auto. Un phénomène qui s’expliquerait avant tout par des tests jugés trop laxistes.
D’après Transport et Environnement, les émissions effectives de polluants tels que Nox et CO2 seraient ainsi cinq fois plus élevées que les normes européennes établies. Problème : à l’horizon 2021, les émissions de CO2 devront tomber sous la barre des 95 grammes au km.
Volkswagen, partie émergée d’un gros iceberg selon The Telegraph
Le quotidien britannique The Telegraph a souligné, outre le fait que la pollution de l’air était responsable de 30 000 décès en Grande-Bretagne, que Volkswagen n’était que "la partie émergée de l’iceberg". Entendre : que d’autres sociétés ont probablement procédé de la même manière pour contourner les tests antipollution.
En Allemagne, de prochains tests vont d’ailleurs passer au crible l’ensemble des constructeurs automobiles. Reste à savoir comment les autres pays s’apprêtent à procéder.