Si les félins nous font bien souvent craquer, il arrive parfois de devoir les fuir pour éviter de réveiller des allergies. Heureusement, bientôt plus personne ne devra s’éloigner d’un félin ! Le mécanisme de cette allergie dans l’organisme, jusqu’alors inconnu, a été récemment découvert par une équipe de chercheurs. En plus de mieux comprendre comment opère notre système immunitaire, il ouvre la voie vers une probable guérison.
À l’inverse des acariens et du pollen, l’allergie au chat est encombrante puisqu’elle ne peut être guérie par une désensibilisation. Jusqu’ici, le seul moyen d’être sûr de ne pas voir les symptômes d’une allergie se déclarer était de fuir dès qu’un félin apparaissait.
Une allergie causée par les secrétions du chat et non par ses poils
Cette allergie a été le sujet d’une étude de chercheurs de l’université de Cambridge, du Massachussetts et du Karolinska Institute en Suède. Les résultats, publiés dans la revue Journal of Immunology, ont levé le voile sur l’origine et le processus de cette allergie, bien méconnus jusqu’alors.
D’une part à l’inverse des grandes croyances, les poils ne sont pas la cause d’une allergie au chat. Nous serions plutôt sensible à leurs propres secrétions, c'est-à-dire à la salive, l’urine ou encore et surtout aux peaux mortes. Comme toute allergie, elle est causée par une réaction excessive du système immunitaire face à une molécule qu’on appelle "allergène ". La molécule concernant l’allergie au chat serait une protéine contenue dans ces secrétions : la Fel d’1. Si la protéine avait déjà été repérée, on ignorait jusqu’alors comment s’opérait la réaction immunitaire.
Une protéine responsable
Pour mieux comprendre le mécanisme, l’équipe du Docteur Clare Bryant a confronté la protéine Fel d’1 à une cellule humaine comportant du LPS (lypopolysaccharide), une toxine bactérienne.
Cette toxine activerait le récepteur immunitaire TRL 4 (Toll-like receptor), ce dernier transmet l’alerte et, en signe de défense, l’allergie intervient alors. Ainsi, en présence de l’allergène Fel d’1, les chercheurs ont remarqué que le taux de LPS était plus important et que les réactions allergiques suivaient.
Un traitement pour les chats et autres animaux ?
En plus d’avoir découvert l’origine des allergies, l’équipe de chercheurs à également trouvé la partie qu’il fallait cibler pour interrompre les symptômes. En clair, il suffirait de stopper le récepteur TRL 4 pour stopper les allergies. Et ce projet n’est pas impossible, dans le cadre de certaines maladies, des essais cliniques sont déjà d’actualité pour bloquer le récepteur immunitaire.
En attendant l’étude d’un traitement contre l’allergie au chat, d’ici 5 ans, que les amoureux des chiens se rassurent : la protéine allergène concernant les canidés, le Can f6, est également capable d’activer le récepteur immunitaire TRL 4. Ainsi l’allergie au chien voire à d’autres formes d'allergies, pourraient également connaître une guérison dans les années à venir.
Sources : Maxiscience ; Nouvel Obs et Santelog