De précédentes études ont mis en évidence les effets néfastes de la solitude sur la santé. Mais les travaux publiés dans la revue biomédicale PNAS vont cette fois encore plus loin, en passant au crible les effets de la solitude sur le système immunitaire.
En 2013, Jessica Olien déclarait que la solitude fait plus de victimes que l’obésité aux États-Unis. John Cacioppo, psychologue à l’Université de Chicago et son équipe ont révélé récemment que la solitude fait des ravages jusque dans les cellules. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue PNAS.
Des modifications au niveau cellulaire
Les chercheurs ont réalisé des prises de sang sur des macaques et des humains. Ils ont constaté que les solitaires présentent moins de défenses immunitaires que les individus entourés. Les études ont démontré que plusieurs gènes sont modifiés chez les personnes seules et les singes isolés. Appelés CTRA, pour Conserved Transcriptional Response to Adversity, ces gènes sont activés en situation de stress. Leur perturbation détériore le système immunitaire. Les cellules produisent des lymphocytes immatures incapables d’assurer la défense de l’organisme. Le VIH s’est ainsi propagé plus rapidement chez les macaques isolés.
Des conséquences à long terme
Les scientifiques ont également émis l’hypothèse que ces perturbations génétiques ont des effets à long terme. Il serait en effet possible de prédire un an à l’avance l’état immunitaire du patient grâce à l’expression des CTRA. Les modifications génétiques renforceraient encore plus le sentiment de solitude, induisant un cercle vicieux. Actuellement, le sentiment de solitude toucherait 5 millions de Français, selon la Fédération française de cardiologie.
Sources : pourquoidocteur, lesechos