Alors qu'Aurélie Filippetti a récemment indiqué que Google pourrait se voir prochainement imposer le reversement d'une partie de ses revenus issus du trafic des sites internet de presse, le géant américain fulmine. Dans un courrier adressé au gouvernement, il n'hésite pas à menacer la France de déréférencer les médias hexagonaux.
Depuis quelques jours, l'ambiance est tendue entre Google et l'hexagone. Pire : un bras de fer vient même de s'engager entre les deux camps. Alors que le géant de l'internet voit le cours de son action plonger après l'annonce du recul de son bénéfice net (-20% en un an), l'heure n'est plus à la plaisanterie. D'après Google, la taxation des moteurs de recherche serait en effet une grossière bévue pour internet. Pour cette raison, l'entreprise fait pression sur le gouvernement français en indiquant qu'elle serait prête à déréférencer les médias français dans le cas d'une telle imposition. Un ton acrimonieux qui n'a pas été du meilleur goût pour la ministre de la culture Aurélie Filippetti, qui indique être "un peu surprise par (…) cette correspondance, qui s'apparente à une menace (…)".
Pour rappel, les éditeurs français ont réclamé au gouvernement en septembre dernier un projet de loi ambitionnant de taxer les moteurs de recherche utilisant indirectement leurs contenus. Sorte de prolongation du droit d'auteur visant à atténuer la crise que traverse la presse, cette mesure a d'ores et déjà fait des émules en Allemagne, où un projet de loi a été récemment adopté. Pas sûr néanmoins que cela soit suffisant : en 2011, après une plainte comparable des éditeurs de presse belges, Google avait déréférencé leurs sites pendant 24h avant de trouver une porte de sortie. Si les initiatives allemandes et françaises pourraient venir modifier les rapports qu'entretiennent Google avec la presse, la route semble encore semée de pièges d'ici l'adoption d'un projet de loi.