Utiliser des écouteurs lors d'un appel réduit-il notre exposition aux ondes ?

Nos smartphones nous exposent constamment à des ondes électromagnétiques. Le débit d’absorption spécifique (DAS) de ces ondes est d’autant plus élevé lors d’un appel téléphonique, l’appareil devant émettre en plus grande proportion pour relayer la communication. Toutefois, cette exposition est loin d’être une fatalité, dans la mesure où l’usage d’un kit mains libres permet d’en réduire considérablement la portée. Écouteurs filaires ou True Wireless, du moment que le téléphone n’est pas accolé à l’oreille lors d’un appel, le débit d’absorption se limite à un niveau raisonnable.

Les écouteurs connectés ou raccordés à nos smartphones ne servent pas qu’à écouter du contenu multimédia. Équipés d’un microphone, ils font également office de kit oreillette, permettant la prise d’appel sans avoir à porter son téléphone au niveau de sa tempe. Curieux de savoir si un tel geste a une quelconque incidence sur le débit d’absorption spécifique (DAS) des ondes émises par le smartphone, l’ANFR s’est penché sur le sujet. Décryptage.

Réduire les expositions aux radiofréquences 

À l’heure où il est chose commune d’apprendre à connaître son environnement électromagnétique pour limiter son exposition, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) s’est intéressée aux communications téléphoniques dans sa dernière étude en date. Son objectif était alors de mesurer l’incidence de l’utilisation d’un kit oreillette lors d’un appel. Pour ce faire, l’agence a opéré plus de 900 tests avec six paires d’écouteurs différentes dans le but d’évaluer le niveau de DAS correspondant. Les résultats, rendus publics par l’agence au mois de janvier dernier, ont conclu que le port d’un kit mains libres pendant un appel téléphonique est à même de réduire considérablement le débit d’absorption des ondes générées.

Un niveau d’exposition divisé par dix

L’ANFR rapporte, suite à l’étude qu’elle a menée sur l’utilisation des kits mains libres en appel, que les DAS mesurés tout au long du test étaient neuf à douze fois plus faibles qu’avec un téléphone collé à l’oreille. L’agence établit à 90% de réduction moyenne le niveau de “DAS tête” enregistré avec les écouteurs en place. Les chiffres parlent ainsi d’eux-mêmes : les écouteurs réduisent bel et bien l’exposition aux ondes électromagnétiques générées par les smartphones, sans besoin de recourir à des dispositifs de protections anti-ondes quelconques. À savoir que ces tests ont été réalisés dans des conditions de très mauvaises réceptions téléphoniques afin de pousser l’émission d’ondes au maximum.

Écouteurs filaires ou sans fil, peu importe

Les ondes des smartphones ont longtemps été jugées dangereuses pour la santé en cas de forte exposition. Si cette dernière est de l’ordre de l’inévitable de par l’omniprésence des smartphones au quotidien, il demeure néanmoins possible de la réduire. À travers son étude, l’ANFR démontre l’avantage d’utiliser des écouteurs équipés de micro pour passer des appels téléphoniques. L’agence encourage ainsi fortement l’usage de ces kits oreillettes, pouvant être des écouteurs filaires ou sans fil. Si ces deux types d’oreillettes se sont tous deux révélés efficaces dans la réduction du DAS, les écouteurs Bluetooth sont à prioriser, la version filaire pouvant générer d’autres ondes car le fil joue le rôle d’antenne, et réémet le champ électromagnétique du téléphone.

Aller plus loin

Communiqué de l'ANFR sur les expositions aux ondes avec des oreillettes.