Des chercheurs chiliens sont en train de mettre au point un traitement préventif contre la consommation excessive d'alcool, qui utilise la thérapie génique pour contrer l'accoutumance. Cette nouvelle approche se fonde sur une particularité génétique qu'on retrouve chez 20 % de la population asiatique, qui fait que le foie n'a pas la même capacité à éliminer l'alcool. En isolant le gène responsable de cette particularité, des scientifiques canadiens ont réussi à sevrer des rats dépendants à l'alcool.
En transmettant ce gène aux personnes alcoolo-dépendantes, le foie des buveurs redeviendrait sensible à une dose même minime d'alcool, ce qui aurait pour effet de leur faire ressentir les effets de façon beaucoup plus rapide et puissante. Ils auraient des maux de tête, des vertiges et des nausées. Lors des tests réalisés au Canada, 50 % des rats sont devenus intolérants à l'alcool. Le Chili a pris le relais, et va expérimenter ce "vaccin" sur 20 personnes présentant divers degrés de dépendance.
Un traitement se basant sur le même principe existe depuis plus d'un demi-siècle : le Disulfirame. Mais celui-ci se prend quotidiennement et montre de nombreuses limites, alors que le principe du vaccin serait efficace entre 6 mois et un an.
Le "vaccin" en vogue pour soigner les addictions
Des techniques de sevrage similaires sont à l'étude pour les personnes dépendantes à de nombreux toxiques, dont l'héroïne, la cocaïne et le tabac. Le Mexique, notamment, a développé un programme d'étude d'un traitement qui rend insensible aux effets de l'héroïne. Des essais concluants ont été menés sur des souris, ce qui fait espérer aux chercheurs américains et mexicains le développement prochain d'un "vaccin" capable de guérir l'addiction aux drogues dures, un fléau local, notamment au Mexique où le gouvernement estime à 450 000 le nombre de personnes dépendantes, et où le trafic de drogue fait des ravages.
De même pour le tabac : des études ont montré qu'un gène permettant de stopper la nicotine avant qu'elle agisse sur les récepteurs neuronaux peut être "greffé" sur des souris grâce à un virus génétiquement manipulé, et les chercheurs espèrent avoir le même résultat en essayant sur des personne dépendantes. Mais ces techniques ne s'adressent qu'à la dimension physique de la dépendance, et ne peuvent en aucun cas être des solutions miracles face à ce problème très complexe qu'est l'addiction.