Tandis que la question de la dangerosité des ondes a été réamorcée dans le débat public depuis quelques semaines, une trentaine de syndicalistes ont lancé mercredi un appel pour réduire l'exposition aux ondes électromagnétiques sur le lieu de travail.
Signé par des entreprises aussi diverses que la RATP, la Ville de Paris, le groupe L'Oréal ou encore France Télécom, l'appel lancé mercredi 6 février vise à diminuer l'exposition des salariés aux ondes électromagnétiques sur leur lieu de travail. À travers ce dernier, les délégués syndicaux demandent entre autres aux employeurs d'adopter "un principe de prévention pour prévenir les effets toxiques des champs électromagnétiques" (dits CEM). En outre, la médecine du travail est invitée à prendre en compte les nouvelles pathologies environnementales qui en découlent.
Les signataires indiquent avoir observé depuis quelques années une exposition de plus en plus importante des employés à des champs électromagnétiques à micro-ondes pulsées sur leur lieu de travail. Des pratiques habituelles qui pourraient prochainement entrainer des conséquences significatives voire dramatiques sur la santé des salariés. Pour étayer leur constat, les syndicalistes soulignent qu'une décision de la Cour suprême italienne du 12 octobre 2012 est venue "confirmer le lien de causalité entre l'usage professionnel intensif du téléphone mobile et la tumeur cancéreuse affectant un agent commercial".
Une pathologie qui pourrait concerner jusqu'à 3 % de la population
Il y a quelques jours, la députée EELV du Val-de-Marne Laurence Abeille avait indiqué que l'électro-sensibilité aux ondes était une pathologie qui pourrait concerner jusqu'à 3 % de la population. Dans cette optique, cette dernière a soutenu devant l'assemblée un projet de loi visant à réduire l'exposition aux ondes.
Pour rappel, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en mai 2011 les ondes électromagnétiques – entre autres celles provenant des mobiles, des antennes relais ou encore des boitiers Wi-Fi – comme potentiellement cancérigènes. Ce qui n'a pas empêché les opérateurs de téléphonie mobile de botter en touche, s'appuyant notamment sur la dernière étude en date de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui écartait quant à elle tout danger. À noter toutefois que l'Anses rendra en juin prochain un nouvel avis sur la question.
Pour en savoir davantage : Les antennes relais représentent-elles un danger ?
Sources : 01net, OMS, Libération, Anses