Cinéma : notre sélection des meilleurs survivals
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Dans la joie et la bonne humeur, une bande d'amis sillonne le Texas dans un minibus. Naïfs, ils décident de prendre en stop un jeune homme étrange, qui tente bientôt de les poignarder. Après avoir pris congé du déséquilibré, l'enthousiasme de l'équipée n'a pas cillé. Tant et si bien que le groupe prévoit une halte pour profiter de l'air de la campagne texane. Sur leur chemin : une station essence. Aucun des membres de la troupe ne l'imagine mais derrière la désarmante bonhommie du pompiste se dissimule le pire des cauchemars… Tel est le cheminement le plus caractéristique des films appelés survivals.
À l'inverse du slasher, le survival ne met pas dès le départ en scène un serial killer traquant plus ou moins au hasard ses victimes. C'est dans un premier temps le groupe de personnages qui, en se rendant dans un lieu inconnu, va rencontrer la chose (psychopathe(s) comme dans Massacre à la tronçonneuse, monstre étrange comme dans The Descent, animal affamé comme dans Frozen, etc.) et ensuite être pourchassé. Ainsi, si le slasher peut se permettre des moments de détente entre les différents assassinats (enquête sur le meurtre, etc.), le survival ne peut adoucir l'atmosphère une fois l'horreur de la situation dévoilée. Un seul maitre mot : survivre.
C'est que d'aucun des personnages n'a le contrôle sur l'environnement qui l'entoure. Une fois arrivé dans la contrée hostile, impossible de la contourner. C'est alors la fatalité qui prévaut. Pour ressortir vivant de ce guêpier, les fugitifs vont devoir ruser et utiliser tous les éléments à leur portée pour affronter cette chose qui les poursuit et qui connaît mieux que quiconque la topographie des lieux. Attention toutefois, cette chose qui les traque n'est parfois rien d'autre que la paranoïa. De Délivrance à Tucker & Dale fightent le mal, voici notre sélection des meilleurs survivals du cinéma.
Délivrance, de John Boorman
Ed, Lewis, Bobby et Drew, une bande de citadins américains, décident de passer un week-end en Géorgie et de descendre en canoë une rivière réputée dangereuse. Dans peu de temps, celle-ci va être entièrement recouverte suite à la construction d'un barrage. Ce périple prend ainsi la forme d'un hommage à cette nature en sursis, sur le point d'être rasée de la carte par l'homme. Dès leur arrivée sur les lieux, les quatre hommes semblent frappés par ce monde étrange qui leur est inconnu et ces autochtones qu'ils ne comprennent pas. Bientôt, le groupe va être confronté au déchainement des éléments, mais aussi à la noirceur de l'être humain…
Dans l'histoire du survival, il y a un avant et un après Délivrance. Pour de nombreux cinéphiles, ce dernier est d'ailleurs souvent considéré comme le parangon le plus éclatant du genre et le long métrage ayant redéfini ses codes. Sans doute la photographie, la mise en scène et cette réunion exceptionnelle d'acteurs (Jon Voight, Burt Reynolds, Ned Beatty, Ronny Cox) y sont-elles pour quelque chose. Dès l'introduction de ce chef d'œuvre signé John Boorman, le ton est donné. Les regards moitié moqueurs, moitié effrayés, de ces citadins argentés, lorsqu'ils appréhendent pour la première fois les habitants du hameau isolé, résument à eux-seuls la suite des évènements. Ce décalage, cette incompréhension, ce gouffre, entre l'Amérique bourgeoise et l'Amérique profonde, est très certainement l'un des principaux sujets de ce Délivrance. Poétique, violent, choquant, émouvant, révoltant, effrayant, les adjectifs ne manquent pas pour caractériser ce joyau du septième art. Chaque plan transpire le soin et l'obsession du détail. Les significations sont multiples. Les dangers aussi. On peine à saisir clairement d'où provient cette torpeur qui s'installe au fur et à mesure et qui prend parfois des airs de paranoïa. En un sens, tous les survivals qui suivront, en dépit d'une violence physique plus frontale et démonstrative, ne seront que des brouillons incapables de reproduire l'ampleur thématique et formelle de ce Delivrance, préférant se tourner vers le cinéma d'exploitation pour s'assurer un maximum de rentabilité. À voir et à revoir.
À noter qu'hormis les quatre personnages principaux et leur famille, les autres sont des acteurs amateurs résidant sur les lieux même du tournage.
À partir de 12 ans.
La Dernière Maison sur la gauche, de Wes Craven
Mari et Phyllis, deux adolescentes insouciantes, se rendent en ville pour célébrer l'anniversaire de l'une d'elles. Pour l'occasion, elles se procurent de la marijuana auprès d'un garçon croisé dans un quartier lugubre. Mais elles sont bientôt enlevées par les proches de celui-ci, de dangereux psychopathes qui s'apprêtent à leur faire subir les pires atrocités. Seulement voilà : ces sadiques ne le savent pas encore mais ils vont faire l'objet d'une terrible vengeance.
Premier long métrage du réalisateur américain Wes Craven, La Dernière Maison sur la gauche peut aussi bien être considéré comme un rape & revenge qu'un survival. Ces deux sous-genres partagent d'ailleurs de nombreux points communs. Toutefois, l'intelligence de cette œuvre culte est de se détourner habilement des sentiers battus. Tandis que le survival amène généralement les personnages principaux à s'aventurer dans un environnement malsain aux contours indéterminés (ce qui est dans un premier temps le cas lorsque les deux adolescentes sont en ville), Wes Craven choisit de faire opérer la bande de déséquilibrés à l'endroit même où réside la famille de Mari. C'est bien ce détail qui va faire basculer le film dans une tout autre dimension, où reprenant possession de ce territoire qui est le sien, la famille Collingwood va se retourner contre ses ravisseurs avec une violence dévastatrice. Précurseur, La Dernière Maison sur la gauche est un film culte qui n'est toutefois pas exempt de défauts. La mise en scène, le jeu des acteurs et les moyens dérisoires peinent ainsi à masquer de nombreux écueils. Reste toutefois qu'aujourd'hui encore, ce premier film fauché de Wes Craven continue à séduire de nombreux cinéastes et à alimenter la légende.
Dans le même genre, et sans aucun doute plus réussid'un point de vue formel : La dernière maison sur la gauche, de Denis Iliadis, 2009
Massacre à la tronçonneuse, de Tobe Hooper
Cinq amis candides, Sally, Franklin, Jerry, Kirk et Pam, traversent le Texas en minibus. Après avoir pris un auto-stoppeur aux idées malsaines et l'avoir abandonné sur la route alors qu'il s'apprêtait à leur faire du mal, le groupe s'arrête dans une station essence. Mais la cuve de cette dernière est vide. Les adolescents décident alors de poursuivre le périple jusqu'à la maison de Sally et Franklin, à quelques lieues de là. D'abord charmés par l'authenticité des lieux, les amis s'aperçoivent rapidement que l'apparente innocence des environs cache une tout autre réalité…
Si l'on peut saluer le travail ambitieux de John Boorman et de son Délivrance, il faut reconnaître que le Massacre à la tronçonneuse du grand Tobe Hooper a quant à lui influencé d'une part les sous-genres du slasher et du survival , d'autre part le cinéma d'exploitation. Avec un budget minimaliste (à peine plus de 80 000 dollars), Massacre à la tronçonneuse montrait alors pour la première fois qu'il était possible de générer des bénéfices colossaux (36 millions de dollars, seulement aux États-Unis). Avec son atmosphère unique, sa réalisation audacieuse, ses acteurs efficaces, son effet "pris sur le vif" et son grain d'image inquiétant, il s'agit là d'un des films les plus effrayants de l'histoire du cinéma. À noter que le fait d'avoir choisi de mettre en scène des rednecks (stéréotype de l'américain du sud des Etats-Unis vivant à la campagne) psychopathes est en réalité une façon pour le cinéaste de vilipender l'incessante paranoïa de la bourgeoisie américaine à l'égard des marginaux. Mais également une manière de condamner l'obsession du mal (cf. Water Gate). Avec son tueur pataud et défiguré à tronçonneuse Leatherface, Massacre à la tronçonneuse est un film culte incontournable.
À noter que le bruit de la tronçonneuse comme fond sonore a été choisi par Tobe Hooper non pas dans le but premier de renforcer l'horreur mais pour économiser le budget nécessaire pour une véritable bande originale. Le résultat est réussi.
À partir de 16 ans.
La colline a des yeux, de Wes Craven
Une famille américaine de la classe moyenne part en vacances en Californie à bord d'un camping car. L'occasion pour ses membres de resserrer les liens. Pour raccourcir la route, l'équipée décide de passer par une zone où jadis ont eu lieu des essais nucléaires dans les années 1950. Après quelques kilomètres, les pneus de leur véhicule crèvent à la suite d'un petit accident. C'est le début d'une longue descente aux enfers…
Outre le vent de polémique qui entoura la sortie de La colline a des yeux en 1977, c'est avant tout l'atmosphère qui tient ici une importance cruciale. On sent que Wes Craven a particulièrement apprécié l'aspect documentaire du Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, dont il s'inspire ici largement, sans pour autant parvenir au même rendu. La séquence de l'agression dans la caravane est un petit monument de claustrophobie et d'hystérie. Et la géniale prestation de l'acteur Michael Berryman (croisé dans l'asile de Vol au dessus d'un nid de coucou, de Milos Forman) est un vrai régal. Parmi les thèmes centraux de ce La colline a des yeux, on soulignera notamment le retour à l'état sauvage, mais également la fragilité de la civilisation. Si les affres du temps ne manquent pas aujourd'hui de se faire sentir, reste que ce survival culte est un témoignage singulier et effrayant du cinéma d'horreur des années 1970.
À noter qu'une partie du scénario de La colline a des yeux est inspiré d'une famille de sauvages qui errait dans l'est de l'Écosse à quelques lieues d'Edimbourg au début du 17ème siècle.
Dans le même genre et tout aussi réussi : La Colline a des Yeux, d'Alexandre Aja, 2006
The Thing, de John Carpenter
Hiver 1982. Une équipe de chercheurs envoyée en Antarctique découvre un corps congelé non loin d'une base scientifique norvégienne. Entreposé dans les locaux du groupe, celui-ci revient à la vie. Il s'avère bientôt que cette créature est capable de prendre l'apparence de n'importe quelle entité organique. La paranoïa commence alors à s'installer parmi les membres de l'équipe…
Quatre ans après le succès international de son film Halloween, John Carpenter poursuit avec The Thing l'incursion dans le cinéma fantastique qu'il avait débutée avec Fog en 1980. L'occasion pour le maître de l'épouvante de mettre en scène un survival novateur qui n'a aujourd'hui pas pris une ride. Inspiré de la nouvelle La Bête d'un autre monde, de John W. Campbell et du film La Chose d'un autre monde (1951), de Christian Nyby & Howard Hawks, The Thing apporte des éléments nouveaux au survival, en développant notamment l'aspect psychologique. Comme souvent, le groupe qu'on y suit tombe évidemment sur une chose qui semble d'abord normale pour ensuite se révéler particulièrement inamicale. Mais contrairement à d'habitude, le mal n'est pas tout à fait extérieur au groupe puisqu'il s'inspire du code génétique de chacun des membres de l'équipe pour les tromper un par un. Avec son casting brillant (Kurt Russell, qu'on ne cessera de retrouver tout au long de la carrière du cinéaste John Carpenter – New York 1997 en tête -), ses effets spéciaux réussis signé Rob Bottin (qui avait notamment participé au film Hurlements, de Joe Dante, 1980) et sa musique culte (signée Ennio Morricone), The Thing est un film de légende à l'atmosphère étouffante. Chef d'œuvre.
À noter que The Thing est le premier volet de ce que John Carpenter nomme sa "trilogie de l'apocalypse". Suivront Prince des ténèbres en 1987 et L'Antre de la Folie en 1995.
À éviter : la préquelle éponyme The Thing, de Matthijs van Heijningen Jr., 2011
À partir de 12 ans.
Predator, de John McTiernan
1987. Un vaisseau spatial extra-terrestre éjecte une capsule dans l'atmosphère terrestre en direction de l'Afrique Centrale. Quelque temps plus tard, le major Dutch et son équipe, membres des forces spéciales américaines, sont envoyés en mission au Guatemala pour secourir un ministre dont l'hélicoptère a été abîmé par les membres d'une guerilla. Bientôt, ils découvrent l'épave de l'appareil et des cadavres dépecés de soldats à quelques pas de là. Les membres de l'escouade ne le savent pas encore mais une chose bien plus dangereuse que les guérilleros les attend…
À l'inverse de nombreux survivals, qui s'autorisent une part de réflexion (on pense à Délivrance, à Massacre à la tronçonneuse ou plus récemment à The Descent), Predator se refuse toute maxime. Nouveauté bienvenue : il emprunte la dimension spectaculaire et héroïque du film d'action pour la marier avec le sous-genre. Le cocktail est réjouissant et Arnold Schwarzenegger remplit idéalement son office, muscles saillants et gros calibres à la main. Pour autant, ces éléments un peu tape-à-l'œil ne viennent pas amoindrir le sentiment de peur qui se dégage de l'ensemble. L'invincibilité de l'ambassadeur des gros bras est même ici sérieusement ébréchée. Et sous ses airs un peu décérébré, Predator semble illustrer une phrase célèbre du philosophe Friedrich Nietzsche, qui pourrait également s'appliquer au film La Dernière Maison sur la gauche, de Wes Craven : "celui qui combat les monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même". Une recette savoureuse, inquiétante et facétieuse.
À noter que le réalisateur John McTiernan est surtout réputé pour ses nombreux films d'action, parmi lesquels Piège de Cristal et Last Action Hero.
À partir de 12 ans.
Massacre à la tronçonneuse, de Marcus Nispel
1973, Texas. Une bande de jeunes arpentant le Texas en camionnette tombe sur une femme blessée et traumatisée errant sur la route. Le groupe décide bientôt de lui venir en aide. Mais, incapable de reprendre ses esprits, cette dernière se tire une balle dans la tête. Horrifiés, les cinq adolescents s'arrêtent pour contacter le shérif du comté. Deux garçons s'éloignent de la bande pour téléphoner et découvrent une grande maison isolée dans la plaine. L'un d'entre eux tombe entre les mains d'un détraqué…
Ce remake de Massacre à la tronçonneuse signé Marcus Nispel a mis les petits plats dans les grands et ça se voit. Exit le budget fauché du film culte de Tobe Hooper et place ici à une production Michael Bay. Plus grandiloquent, plus baroque, ne se refusant aucun plan séquence un peu complexe, cette version haut de gamme ne cherche cependant pas à faire oublier le fameux effet documentaire de l'opus original. Avec un casting qui ne manqua pas de surprendre à sa sortie (Jessica Biel, Ronald Lee Ermey le fameux sergent de Full Metal Jacket, etc.) en 2003, Massacre à la tronçonneuse est davantage un hommage qu'une opération de dépoussiérage. Plus sanglant, plus frontal et démonstratif, ce dernier est paradoxalement moins effrayant que son ainé, sans doute à cause de son image trop lisse et de ses frimousses trop connues, et en un sens, réconfortantes. Néanmoins, la recette fonctionne à la perfection et on aimerait tomber plus souvent sur des survivals de ce calibre dans les salles obscures. De quoi passer un moment jubilatoire.
À partir de 16 ans.
Détour mortel (Wrong Turn), de Rob Schmidt
Alors qu'il est en chemin pour se rendre à un entretien, Chris, étudiant en médecine, opte pour un itinéraire bis afin d'éviter les embouteillages. En traversant la forêt, il percute une voiture immobilisée dont les pneus ont été crevés par des barbelés. Avec les propriétaires de cette dernière, des campeurs, Chris décide alors d'aller chercher de l'aide aux alentours. Soulagé, le groupe déniche bientôt une cabane…
Les puristes auront beau lui reprocher sa dimension un peu trop teenage movie, Détour mortel reste néanmoins, de par l'austérité de son scénario et la profusion de ses composantes typiques, un canon du survival. Tout a été simplifié au maximum pour ne conserver que la moelle de ce qui constitue le sous-genre. Un groupe de personnes arrive dans une contrée hostile où il est littéralement pourchassé. Une chasse à l'homme violente et effrayante où la forêt tout entière semble complice du massacre. Frissons garantis.
À partir de 16 ans.
The Descent, de Neill Marshall
Sarah et ses deux amis Juno et Beth pratiquent le rafting en Écosse. Son mari Paul et sa fille Jessica les attendent non loin de là. Tandis que les trois femmes viennent de terminer leur descente, Paul échange un regard évocateur avec Juno avant de monter en voiture avec sa femme et sa fille. En chemin, ce dernier manque d'attention et percute un autre véhicule. Le choc est tel que seule Sarah survit à l'accident. Un an plus tard et tandis que la jeune femme est toujours traumatisée par ce qui s'est passé, elle rejoint Juno et Beth ainsi que leurs amies Rebecca, Sam et Holly dans un chalet des Appalaches, en Caroline du Nord. Le lendemain, les cinq jeunes femmes débutent un parcours de spéléologie dans un vaste réseau de grottes à quelques kilomètres de là. Mais peu de temps après le début de leur itinéraire, un étroit passage s'effondre derrière elles. Le groupe est alors contraint de continuer pour trouver une issue...
Tandis que de nombreux slashers et survivals préfèrent le décalage et l'absence de sérieux pour rendre acceptable la mise en scène de l'horreur, le réalisateur Neill Marshall a opté pour un ton radicalement plus sombre et réaliste. Dès l'introduction, la fragilité et la tension qui règnent entre les protagonistes sont palpables. À peine l'intrigue a-t-elle eu le temps de démarrer que les personnages nous semblent familiers, avec des caractères et des particularités bien distinctes. Avant même que les jeunes femmes ne s'introduisent dans la grotte, le traumatisme que l'on peine à dissimuler est déjà présent. En somme, la caverne agit comme un révélateur. À la détresse psychologique de l'héroïne principale, viennent s'ajouter l'enfermement et la peur, mais également la haine de l'autre, tangible jusque dans les mots les plus anodins. Et comme si l'horreur n'était pas déjà suffisamment évidente, le cinéaste Neill Marshall saupoudre le tout avec des monstres répugnants, véritables résidants des cavernes. Alors que ce mélange aurait décontenancé plus d'un réalisateur et lui aurait fait perdre l'équilibre entre les différentes thématiques, Marshall jongle habilement avec chacune des dimensions qu'il aborde. Un vrai tour de force que l'on n'avait pas vu depuis des décennies. De fait, les interprétations de cette œuvre sont nombreuses : cette grotte peut évidemment être considérée comme la matérialisation de la blessure béante de Sarah, où le clair-obscur se fait symbole d'un traumatisme encore abstrait pour la jeune femme. Il n'y a aucun doute : The Descent porte le genre du survival à son point d'incandescence et c'est tant mieux.
Dans le même genre et du même réalisateur : Dog Soldiers, 2002
À partir de 16 ans.
La Maison de Cire, de Jaume Collet Serra
Une bande de copains en route pour assister à un match de football se retrouve en panne en pleine nature. Ces derniers sont suivis par un étrange routier. Bientôt, un habitant du coin leur propose de les mener dans la ville d'Ambrose, seule localité avoisinante comportant un garage automobile. Arrivé sur place, le groupe se scinde pour explorer les alentours et tombe sur une attraction mystérieuse, la Maison de cire, où les poupées semblent si réalistes qu'on les croirait vivantes…
Remake d'un film éponyme réalisé en 1953 par André De Toth et dans lequel apparaissait Vincent Price, La Maison de Cire est un survival brutal et jouissif dans lequel on se plait à croire, l'espace d'une séance, aux évènements saugrenus mis en scène. Par instant, on a le sentiment de remonter le temps dans le cinéma de Tobe Hooper et même celui de Tod Browning (Freaks, la Monstrueuse Parade, 1932). Avec une introduction choquante que l'on n'est pas prêt d'oublier et un final en tourbillon de toute beauté, La Maison de Cire fait l'effet d'un joyeux train fantôme dont il serait dommage de se priver. Bien accueilli par la critique et injustement boudé par le public, il s'agit là d'une œuvre formellement brillante remplissant agréablement le cahier des charges du survival.
À noter la présence au casting de Paris Hilton, dans un rôle de nunuche qui lui va comme un gant.
À partir de 16 ans.
Eden Lake, de James Watkins
Jenny, une maîtresse d'école, quitte le vacarme de Londres pour passer un séjour romantique à la campagne au bord d'un lac avec son petit ami. Alors que le jeune couple pensait enfin trouver sur place la tranquillité tant espérée, la quiétude est vite bouleversée par un groupe d'adolescents turbulent et bruyant. À bout de nerfs et gêné par la radio assourdissante des enfants, Jenny et son petit ami leur demandent de baisser le son. Il n'en fallait pas plus pour s'attirer des ennuis…
À Eden Lake, il ne fait pas bon sermonner les enfants. Dans cet endroit champêtre et paradisiaque, il suffit d'un rien pour provoquer l'irréparable. Au-delà de son intrigue un peu simpliste, ce survival qui tire entre autres son inspiration du classique La dernière maison sur la gauche renferme une critique sociale limpide. Dans cette société anglaise où les plus pauvres n'ont plus la parole et croulent sous le poids de la crise, les enfants, dernière génération à s'avancer dans ce monde sans espoir, se révoltent contre les citadins et autres représentants de l'ordre social (l'héroïne est institutrice). Avec son ambiance sombre, ses teintes crépusculaires et son casting étonnant (Kelly Reilly et Michael Fassbender),Eden Lake est un survival de haut vol souvent mésestimé.
À partir de 16 ans.
Tucker & Dale fightent le mal, d'Eli Craig
Depuis peu, Tucker est l'heureux propriétaire d'une cabane en pleine forêt en Virginie. Avec son ami Dale, il va désormais pouvoir bricoler, pêcher et boire autant de bières qu'il le souhaite. Seulement voilà : lorsqu'un groupe d'amis décide de camper à quelques pas de là, tout dégénère…
Le génie de ce Tucker & Dale fightent le mal est d'avoir pris le survival à l'envers. Alors que la plupart des représentants du genre s'évertuent à mettre en scène des rednecks toujours plus dangereux et malfaisants, ce premier film signé Eli Craig dépeint un duo certainement un peu balourd mais tout sauf méchant. Ici, l'horreur nait du hasard. Le résultat donne lieu à des séquences explosives absolument hilarantes. Non content de réinventer le survival en y distillant habilement l'humour, Tucker & Dale fightent le mal ne lésine pas sur les clins d'œil aux plus grands films du genre. Délivrance, Massacre à la tronçonneuse, Vendredi 13, Fargo et même Evil Dead : les hommages sont nombreux. Un cocktail délirant déjà culte.
À partir de 12 ans.
Mais aussi…
- Le Survivant, de Boris Sagal, 1971
- Day of the woman, de Meir Zarchi, 1978
- L'invasion des profanateurs, de Philip Kaufman, 1978
- Le Loup Garou de Londres, de John Landis, 1981
- Funny Games, de Michael Haneke, 1998
- Battle Royale, de Kinji Fukassaku, 2000
- Jeepers Creepers, de Victor Salva, 2001
- Dog Soldiers, de Neill Marshall, 2002
- The Mist, de Frank Darabont, 2007
- Les Ruines, de Carter Smith, 2008
- Martyrs, de Pascal Laugier, 2008
- Frozen, d'Adam Green, 2010
- Le Territoire des loups, de Joe Carnahan, 2012
- La Cabane dans les Bois, de Drew Goddard, 2012
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